Umar second calife

30/04/2013 20:12

 

Oumar عمر

 

De grande stature, Umar (ou Abû Hafs 'Umar bin al-Khattab bin Nufayl al-Qurachî al-'Adawî) fût connu de son vivant pour son fort caractère, sa fidélité à Dieu et son messager (PBSL) et ses positions souvent orthodoxes, qui lui valurent parfois beaucoup de critiques de la part de ses coreligionnaires.

La conversion de Umar

Umar est né à la Mecque en l'an 581 du calendrier Chrétien. C'est un homme robuste et colérique. Lorsque l'Islam commence à être prêché par Mohammed (PBSL) au sein de la Mecque, Umar par excès de conservatisme s'oppose farouchement à la nouvelle religion qu'il voyait alors comme une subversion, en persécutant tout les Musulmans dont il croisa la route.

Umar décida même de tuer le prophète de Dieu (PBSL), lorsqu'il apprendra que ce dernier tenait une réunion avec d'autres compagnons dans une maison de la Mecque. Or, en chemin, il rencontra un homme de sa tribu, Nu`aym Ibn An-Nahâm, qui été un musulman ayant embrassé la religion de Dieu dans le secret. Nu`aym Ibn An-Nahâm conseilla Umar de réfléchir avant de tuer Mohammed (PBSL), et de plutôt chercher à ramener les siens de son côté. Nu`aym lui apprit que sa soeur, Fâtimah Bint Al-Khattâb et son époux, Sa`îd Ibn Zayd Ibn `Amr, avait embrassé tout deux l'Islam en secret.

Umar entrepris alors de retourner chez lui pour interroger sa soeur et son mari sur leur conversion. Fâtimah et Sa'îd recevait Khabbâb Ibn Al-Aratt qui leur faisait réciter la sourate Taha (Sourate 20 du Saint Coran). Lorsqu'ils virent Umar s'approcher, ils prirent peur et Khabbâb se cacha. Fatima entrepris également de cacher le parchemin où était inscrit la sourate.

Lorsqu' Umar entra dans la maison, il interrogea sa soeur sur les voix qu'il avait cru entendre provenir de la maison. Elle répondit par le négatif, assurant qu'aucune discussion n'eut été échangée. Umar s'énerva, et les accusa d'avoir renier la religion de leurs ancêtres en suivant celle de Muhammad. Il entrepris même de battre Sa'îd, mais Fâtimah s'interposa entre lui et son mari. Umar la blessa alors accidentellement.

Les deux époux avouèrent leur conversion, non sans montrer leur détermination. Umar fut alors pris de remord à la vue du sang de sa soeur et lui demanda de voir le parchemin où se trouvait inscrit la sourate (10), afin qu'il puisse connaître les paroles prêchées par Mohammed (PBSL).

A peine eut-il fini de lire le début de la sourate Taha, qu'il ne put s'empêcher de manifester son émerveillement, devant des paroles aussi belles et nobles. Khabbâb, entendant ces paroles, sortit de sa cachette et apprit à Umar qu'il avait entendu la veille le messager de Dieu (PBSL), implorer Allah en lui demandant l'assistance Abu Al-Hakam Ibn Hishâm ou `Umar Ibn Al-Khattâb.

Umar décida alors de se rendre auprès de Muhammad pour embrasser l'Islam. Lorsqu'il arrivât à la maison où se trouvait le prophète (PBSL), un homme qui guettait par une des fenêtres fut effrayé par la vue d'Umar avec son épée. Hamzah Ibn `Abd Al-Muttalib, l'oncle du prophète de Dieu (PBSL) le rassura en assurant que si Umar voulait du mal au Messager de Dieu (PBSL), il succomberait par sa propre épée ! Mais il n'en fut rien, et Umar se convertit à l'Islam, avec la bénédiction de Mohammed (PBSL).

Aussitôt, Umar rendit sa conversion publique, et interdit au musulman de cacher leur foi et qu'ils quittent la Mecque pour accomplir la Salat (Prière). Umar commença ainsi à se consacrer à la défense de l'Islam auprès des païens de Quraysh, et il accomplit même sa prière ouvertement près de la Kaaba afin que tous les musulmans soient assurés de la sincérité de sa conversion et de son engagement envers la cause de Dieu.

Parmi ses mérites : il est le premier à avoir mis en place la datation pour compter les années lunaires. C’est lui qui a donc instauré le calendrier de l’Hégire. Il est le premier à avoir rassemblé les gens pour accomplir la prière du qiyam Ramadan (prières surérogatoires) derrière un seul imam, alors qu’auparavant on ne l’accomplissait pas en assemblée. Il a dit à ce sujet :

  alt نِعْمَتِ الْبِدْعَةُ هذه alt

(ni^mati l-bid^atou hadhihi) ce qui signifie : « Qu’elle est bénéfique cette innovation ! » Il est également le premier à avoir fait des inspections de nuit pour veiller sur les musulmans. Il veillait à ce que les gens douteux ne leur nuisent pas. Il est aussi le premier à avoir été surnommé Emir des croyants.

 

Le califat d'Umar

Agé de 63 ans, Abu Bakr commença à ressentir les faiblesses de son corps, dues aux effets de la maladie, et se posa alors la question sur la personne à même de lui succéder. Il fini par choisir Umar Ibn Al Kattab comme deuxième calife de l'Islam, avec le consentement des médinois.

Umar fut le premier calife de l'Islam a prendre le titre d'Amir al-mûminîn (Le Commandeur des croyants). Aussitôt, il mena de nombreuses campagnes militaires contre les royaumes de Byzance et de Perse. Parmi les batailles les plus importantes, figurent :

- la prise de Damas en 635, après un siège de 3 mois. La ville fut conquise grâce à l’immense courage et la patience des soldats de l’armée musulmane, et à l'ingéniosité de Khalid Ibn al-Walid, qui escalada le mur d'enceinte de la ville avec d'autres compagnons, tua les sentinelles qui gardaient les portes et attaqua ensuite le reste des soldats patrouillant en ville. Déroutés, les assiégés demandèrent la conclusion d'un pacte de paix avec les musulmans, ce que ces derniers acceptèrent, et la moitié des richesses de la ville furent ainsi remises à l'armée Musulmane. A l'issu de cette bataille, l'entière province du Sud de la Syrie était sous contrôle musulmane.

- la bataille d'al-Qâdisiyya, qui reste une des plus célèbres de l’Islam. Umar y déploya 30 000 cavaliers, commandés par Sa`d ibn Abi Waqqas. Au bout de trois jours de combats, les musulmans commencèrent à obtenir l'avantage sur l'armée Perse commandée par Rostam Farrokhzad, alors que ce dernier disposait initialement d'un grand nombre d'éléphants et de 120 000 hommes. Ce dernier, fut d'ailleurs capturé au cours de la bataille. En gagnant cette bataille, Umar pris le contrôle total de la Perse.

- Que dire également de la déroute de l’armée Byzantine composé de 80 000 hommes, du siège de la ville d'Émèse en hiver, au cours duquel un tremblement de Terre facilita la prise de la ville par les musulmans, ou encore de la prise de Chalcis (Syrie) et de Césarée (actuelle Israël).

Une fois la conquête de ces villes parachevée, la domination musulmane sur la Syrie fût totale. Umar ordonna alors de marcher sur Jérusalem, ville jusqu’alors doublement sacrée, pour les chrétiens comme pour les juifs. Le siège de la ville de Jérusalem, aboutit à sa capitulation en 638. Le patriarche Sophione, qui voulait éviter toute perte humaine parmi les habitants de la cité, demanda alors à traiter directement avec le calife Umar.

Ainsi l’on raconte qu’après la reddition de la ville, Umar entra dans une ville de Jérusalem inquiète du sort que les musulmans allaient réserver à ses habitants, à ses biens et lieux de cultes. Pourtant, le Calife ordonna que la vie de chaque habitant soit préservée, comportement qui contraste avec l’attitude qu’eut l’armée des croisés conduite par Godefroy de Bouillon, lors de la reprise de Jérusalem des années plus tard en 1099, et qui massacra toute la population y résidant, femmes et enfants inclus. Umar arpenta les rues de Jérusalem accompagné par un simple serviteur, les deux vêtus modestement à un tel point que l’on ne pu distinguer qui des deux était le calife.

"La conduite du khalife Omar à Jérusalem nous montre avec quelle douceur les conquérants arabes traitaient les vaincus, et contraste singulièrement avec les procédés des Croisés, dans la même ville, quelques siècles plus tard. Omar ne voulut entrer dans la Cité sainte qu'avec un petit nombre de compagnons. Il demanda au patriarche Sophronius de l'accompagner dans la visite qu'il voulut faire dans tous les lieux consacrés par la tradition religieuse, et déclara ensuite aux habitants qu'ils étaient en sûreté, que leurs biens et leurs églises seraient respectés, et que les mahométans ne pourraient faire leurs prières dans les églises chrétiennes." Gustave Le Bon, La Civilisation Arabe (1884).

Umar Bâtisseur et Régisseur

Devant la taille grandissante de l'empire musulman, Umar eut l'initiative de bâtir une nouvelle capitale mieux adaptée à la répartition et l'administration des Terres conquises. Ainsi la ville de Koufa, fut fondée dans ce sens, près d'Al hîra, sur la rive droite de l'Euphrate.

Afin d'administrer au mieux son royaume et le rendre plus prospère, il mit en place un impôt spécifique "les dhimmis" pour les non musulmans ( les musulmans, quant à eux, versaient obligatoirement l'aumône religieuse, la "Zakat"), en conséquence de quoi ces derniers étaient placés sous la protection de l'empire musulman et conservaient leur liberté de culte. Les recettes de cet impôt était également partagée et reversée aux citoyens les plus pauvres, juifs et chrétiens compris.

Umar est également connu comme celui qui mit en place le calendrier Hégirien, dont la date de début est fixée au 16 juillet 622, date à laquelle Mohammed (PBSL) parti en exil pour Médine.

D'un point de vue dogmatique, Umar institua des ordonnances concernant le respect absolu de la sacralité du mois de Ramadan et du pèlerinage, ainsi que la pratique des prières communes et nocturnes (tarâwîh) du mois de Ramadan.

Umar promulgua également l'interdiction formelle de l'ivresse publique et aurait instauré en s'inspirant de la tradition judaïque la lapidation des femmes convaincues d'adultères. C'est notamment Umar qui permit le recul de la pratique de la fornication en interdisant la pratique du mariage temporaire (mut'a), qui avait été détournée de son contexte premier d'application.

Le comportement d’un juste

De la conversion d’Umar jusqu’à son accession au Califat, beaucoup d’historiens, le décrièrent comme un homme au caractère rude, colérique envers ses compagnons, et intransigeant et cruel envers les non croyants. Mais son image extérieure de khalif « conformiste » et ultra-orthodoxe, s'équilibre si l'on prend en compte les qualités intérieures dont l'homme faisait preuve. Ainsi plusieurs témoignages de la tradition rapportent qu'il fut aussi très sensible aux problèmes de sa communauté, doublé d'un sens de la justice aigu et témoignant d'une humilité plus qu'admirable.

La tradition rapporte qu’un jour, dans la mosquée de Médine, Umar dirigeait la prière du vendredi. Il fut alors interrompu par un jeune enfant, qui le somma de lui payer la part de la Zakat qui lui revenait, et qui ne lui avait pas était versé par erreur. Umar approuva la requête de ce dernier et proclama que jamais il n’aurait pu prier Dieu sans être en total accord vis-à-vis de sa communauté.

Un autre témoignage de l’humilité et du bon comportement d’Umar :
Il ordonna un jour que les rues étroites de Médine ne soient plus encombrées par les marchands pour qu’ainsi les gens puissent circuler normalement. Or, un marchand continua à faire commerce dans ses rues. Umar alla voir ce dernier, et le réprimanda fortement pour son attitude. La nuit venue, Umar regretta son geste et ne pu trouver le sommeil, si bien qu’il revint vers le marchand le lendemain et lui présenta ses excuses. Le marchand lui avoua : «J’avais oublié tout cela.», mais Umar lui répondit : «Vous l’avez oublié, Umar ne le peut pas.»

L’Attentat dans la Mosquée

Umar mourut à 63 ans, poignardé froidement dans le dos en pleine prière à la mosquée de Médine, par Abou Lou’lou’a (ressortissant perse). Il succomba à ses blessures peu de temps après (12), le 4 novembre 644. Son assassinat pourrait être lié à un projet de déstabilisation de l’empire musulman, qui aurait été planifié bien des années auparavant.

Le conseil des musulmans « Majlis a choura », désigna à la mort d'Umar, Uthman Ibin Affan comme son successeur et troisième calife de l'Islam.

Umar à travers la postérité

Son califat, restera pour les musulmans comme un « Califat de lumière et de justice », et c’est sous ce même califat que naquirent toutes les institutions caractéristiques de l'Etat musulman classique. L’Islam prit alors définitivement une dimension universelle. De Bagdad à Jérusalem, en passant par Damas, l’Islam va pouvoir se répandre à une vitesse fulgurante et toute la péninsule arabe connaîtra le nom de celui que l’on surnomme : Umar le juste « Umar Al Farouk ».