Ousmane,3ème, calife
Outhman عثمان
^Outhman ibnou ^Affan est le troisième calife. Il fait partie des premiers convertis à l’Islam. Il a été surnommé "l’homme aux deux lumières" (Dhou n-Nourayn) car il a épousé successivement deux des filles du Messager de Allah .
Il a été rapporté à son sujet, que Allah l'agrée, qu’il donnait aux gens à manger la nourriture qui lui était destinée en tant qu'Emir des croyants et qu’il rentrait chez lui pour manger du pain accompagné d'huile. Ceci est une preuve de son détachement de la vie d’ici-bas.
Du début de l’Islam ou il comptait peu de sympathisant, jusqu’au triomphe final symbolisé par la prise de la Mecque en l’an 630, Uthman fut le soutien indéfectible de la religion de Dieu et de son messager.
Uthman était celui dont le prophète de Dieu (PBSL) a dit : « Puisse Dieu être le protecteur de ces deux hommes ! Après Loth, Uthman est le premier homme à avoir renoncé, ainsi que sa femme, au confort de sa maison pour la cause de Dieu ».
Le califat d’Uthman
Uthman fut désigné de son vivant comme troisième calife de l’Islam, par le conseil de compagnons dirigé par Umar. Ce dernier était composé d’Uthman lui-même, d’Ali Ibn Abu Talib, Abdur Rahman bin Auf, Saad bin Abi Waqaas, Zubair bin Awwam et Talha bin Obaidullah. Les commentateurs rapportent que le futur calife était alors en ballottage avec Ali au sein de l’opinion publique, et tous deux voyait en l’autre les qualités nécessaires pour devenir le guide de la communauté des musulmans. Ce fut finalement Uthman qui reçut les faveurs du conseil, devenant ainsi le troisième calife de l’Islam.
La première allocution qu’il fit à ses compagnons après l’allégeance de ces derniers à sa personne fut :
« Oh croyants, il n’est pas facile de dompter une nouvelle monture. Si Dieu me prête vie, je m’adresserai à vous un autre jour. Mais vous savez, je ne suis pas très doué pour les discours ».
Cette phrase, à priori anodine, pourrait en fait servir de « résumé » de la carrière politique d’Uthman, qui ne savait pas encore quelles épreuves il devrait affronter.
La compilation du Saint Coran
Uthman fit partie des compagnons de Mohammed (PBSL) qui consignèrent le récit coranique par écrit au fur et à mesure de sa révélation. On rapporte qu’un jour, le calife reçut un de ses généraux qui lui apprit que de nombreux troubles éclatés dans diverses provinces du royaume, du fait de la pratique de lectures différentes du texte coranique. Ces récitations erronées soulevaient une polémique dont la réponse califale allait s’avérer décisive par la suite.
Craignant que ces troubles ne s’étendent à l’ensemble de l’empire, Uthman décida qu’il était temps de réviser l’intégrité complète du texte coranique compilé par Abu Bakr, et de faire en sorte qu’il n’y est qu’une version originale de référence. Zayd Ibn Thabit fut aussitôt envoyer à travers le royaume, accompagné d’autres musulmans de la Mecque, afin d’aligner toutes les versions existantes sur une seule et même version, disposant d’une écriture unique.
Il ne s’agissait donc pas de « réécrire le Coran », comme certains orientalistes contemporains ont faussement affirmé, mais simplement d’uniformiser le texte sacré, pour le préserver ainsi de toute erreur humaine.
Une fois le travail accompli, toutes les variantes devenues inutiles furent détruites, et les nouvelles copies « révisées » du Coran envoyées au quatre coins de l’empire.
Quoi qu’il en soit, il est à signaler que la décision prise par Uthman, fût saluée unanimement par l’ensemble du monde musulman qui la considéra par la suite comme une prise d’initiative nécessaire et cruciale, dans la mesure où elle mit définitivement le corpus coranique à l’abri de toute altération et permit au générations à venir de disposer du texte sacré tel qu’il fût révélé au prophète de Dieu (PBSL), il y a 14 siècles. Quelques-unes de ces copies existent encore aujourd'hui, dont une à Istanbul, et une autre à Tachkent (Ouzbékistan), qui fut la copie personnelle du calife Uthman (17).
Les victoires militaires
Au cours de son règne, qui dura une douzaine d’années, Uthman ne fut pas un conquérant aussi imposant que le fut Umar. Parmi les nouvelles conquêtes qu’il faut tout de même lui attribuer, il y a l’île de Chypre, prise en 649. La Tunisie fut également conquise par lui, car la main mise sur l’Afrique du Nord devenait une préoccupation grandissante afin de garantir la sécurité des territoires précédemment conquis comme l’Egypte.
L’empereur Byzantin, pressentant la menace que représentait l’Islam s’il se répandait plus en cela vers l’Ouest, décida d’opposer à Uthman une armée de plus de 120 000 soldats non loin de la cité de Yaquba. L’armée du calife était alors bien inférieure numériquement. Pourtant, les musulmans remportèrent une victoire éclatante à la suite de l’assassinat du général byzantin, par Abdullah bin Zubair. Le Maroc pouvait dès lors être aisément annexé à son tour.
Uthman s’attela également à la consolidation de l’empire laissé par son prédécesseur. En témoigne la reprise de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, en l’an 26 de l’Hégire, conquises, puis perdues par le calife Umar. De même, la défense d’Alexandrie face à la flotte byzantine, en l’an 31 de l’Hégire, restera dans les mémoires, car ce fût la première utilisation d’une flotte de guerre par un calife, une première également pour un peuple à l’origine habitué à se battre sur terre à pied ou sur monture. Suite à cette victoire, les musulmans imposèrent leur puissance navale pendant plusieurs siècles sur la méditerranée, en devenant les maîtres incontestés de la région.
Uthman le martyr
Bien qu’étant calife, Uthman continua à mener une vie simple et modeste, comme le firent le prophète (PBSL), Umar ou Abu Bakr en leur temps. Et la tradition regorge de témoignages qui vont dans ce sens. Toutefois, malgré tout les services rendus à la communauté, Uthman fut le premier calife à subir de vives critiques au sein de sa propre communauté : de nombreux agitateurs souhaitant renverser le califat, commencèrent à comploter contre lui en médisant sur sa personne.
Parmi les rumeurs qui circulaient, il y eut celle selon laquelle il aurait favorisé en biens les membres de son propre clan au détriment du reste des notables de la communauté. Il lui était également reproché la négligence des problèmes de ses sujets.
Afin d’exercer des pressions sur le calife, les opposants convainquirent plusieurs milliers d’émeutiers de se rendre conjointement à Médine afin de manifester leur mécontentement au calife. Ces derniers furent accueillis par Ali, alors fidèle second d’Uthman. Ali les assura que leurs requêtes seraient entendues par le calife lui même. Les émeutiers repartirent dans un premier temps et revinrent à la charge quelques jours plus tard, avec des intentions plus claires et plus déterminés que jamais.
La tradition rapporte qu’afin de faire plier Uthman, les rebelles décidèrent d’assiéger Médine, empêchant même le ravitaillement de la ville en eau. Malgré quelques tentatives d’apaisement, la menace d’un affrontement inévitable grandi au sein de la communauté et le spectre de la discorde «Fitna» commença à faire son chemin. Afin d’éviter une bataille qu’ils étaient persuadés de perdre, les émeutiers décidèrent alors d’agir par stratagème. Ils profitèrent de la grandeur de la maison du calife pour introduire un petit groupe chargé de l’assassiner.
Ainsi, un matin du mois de Juin de l’an 656, des individus franchirent le mur d’enceinte arrière de la demeure du calife, et trouvèrent ce dernier en pleine lecture du Coran. On raconte qu’au moment où Uthman fut poignardé, une partie de son sang se répandit sur le livre sacré. Cette copie du Coran, tachée du sang du calife, est la copie la plus ancienne du Coran encore conservée de nos jours (18).
Comme le lui avait prédit le prophète lui-même quelques années auparavant, Uthman mourut en martyr, tout comme son prédécesseur Umar.
Selon Anas Ibn Malik : « Mohammed (PBSL), accompagné de ses compagnons Umar, Abu Bakr et Uthman, gravit la montagne d’Uhud, le soir de la fameuse défaite et cette dernière trembla. Le prophète (PBSL) dit alors en ces termes : « Sois ferme, Oh Uhud. Sur ton versant se trouve en ce moment même un prophète, un véridique et deux martyrs ».
(rapporté par Al-Bukhari )
A l’annonce de la mort d’Uthman en juillet de l’an 656, Ali fût désigné logiquement 4ème Calife de l’Islam. Personne ne s’opposa alors à ce choix, car il été reconnu clairement comme étant le dernier plus grand compagnon du prophète (PBSL) encore en vie.