Engagement

19/04/2013 19:54

 

                                               Engagement auprès de la justice

Lors de la conclusion du pacte d'al-Fudûl, Muhammad , alors âgé de vingt ans, arrivait à une nouvelle époque de sa vie. Sa naissance noble, sa force de caractère et sa vigueur physique lui auraient sûrement assuré la prospérité. Nous disposons de récits évoquant l'exceptionnelle force physique de Muhammad à un âge avancé : dans sa jeunesse, il devait être plein de vigueur et de capacités. Lorsqu'on ajoute à cela son honnêteté bien connue, une sagesse inhabituelle à son âge et son noble caractère, on ne peut qu'être sûr que s'il avait aspiré au succès matériel dans sa société, il n'aurait pas manqué d'y parvenir.

Muhammad  continua de se fixer un code d'honneur des plus exigeants. Sa force de caractère et son sens moral indéfectible régulaient ses désirs physiques, le retenant de commettre le moindre écart. En outre, son honnêteté scrupuleuse, pour laquelle il était bien connu dans cette société, lui avait valu le surnom d'al-amîn, qui signifie honnête et digne de confiance. La richesse matérielle ne paraissait aucunement le tenter. Il ne méprisait pas la richesse, il n'était pas à la recherche de vains idéaux, mais il possédait simplement un sens aigu des proportions. Il comprenait que la richesse n'était pas une fin en soi, mais un moyen vers un objectif plus noble.

C'est avec sérieux et dignité qu'il cherchait donc comment gagner sa vie ; il fut bientôt décidé qu'il essaierait de trouver du travail dans le commerce et les affaires. Muhammad  ne possédait pas d'argent pour établir un commerce. Son oncle Abu Tâlib n'était pas non plus assez riche pour l'aider. La seule possibilité qui lui restait était donc de faire ses preuves en tant qu'agent, en faisant du commerce pour quelqu'un d'autre. Il semble qu'il n'ait guère eu de mal à trouver un tel emploi, grâce à sa réputation croissante d'honnêteté et de sagesse.

Certains récits le représentent travaillant dans des marchés et des foires. Il s'associa à un autre agent du nom d'as-Sâ'ib ibn Abî as-Sâ'ib, dont il devait plus tard louer l'intégrité et l'honnêteté. Lorsque, bien des années après, le Prophète rencontra as-Sâ'ib le jour de la conquête de La Mecque, il l'accueillit chaleureusement avec ces mots : « Bienvenue à mon frère et associé, un homme honnête et droit. »

On ne sait pas avec certitude pour qui Muhammad travaillait comme agent durant ces premières années. Il est toutefois raisonnable de penser que c'était Khadîja bint Khuwaylid, une riche veuve, qui bénéficiait de ses précieux services. Plus tard, elle devait l'envoyer en mission commerciale en Syrie avec une grande quantité de marchandises. Elle n'aurait probablement pas fait cela sans l'avoir mis à l'épreuve au préalable sur les marchés locaux. On relate qu'il dit plus tard qu'elle était très bonne envers ses employés : chaque fois que son associé et lui-même allaient la voir, elle leur offrait à manger.

Muhammad  acquit une grande expérience commerciale alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années. Il travaillait à la commission. Khadîja le payait toutefois davantage que ses autres agents : elle se rendait compte que son employé était un homme chez qui l'honnêteté et l'intégrité étaient alliées à un sens commercial très sûr. Son admiration pour Muhammad ne cessait de croître. Elle voulait conserver ses services et le meilleur moyen lui semblait être d'augmenter ses revenus.