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Miracles prophète Mouhamad (SAW)

30/04/2013 18:26

Evidemment le prophète Mouhamad  faisait des miracles, beaucoup de miracles dont voici quelques exemple

                   Le Saint Coran

 

 
Le livre d'Allah, est un miracle permanent octroyé par Allah au Prophète Muhammad . Il lui a été révélé à travers Rouh-oul-Kodos (l'archange Gabriel). 

 

Jusqu'à nos jours, soit environ 1400 années après sa révélation, personne n'a pu l'imiter, comme cela est cité dans le Coran (traduction rapprochée) :
 
« En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardiens »
Sourate 15 : 'Al-Hijr'- verset 10
 
et affirmé par le Prophète 
 
« Avant moi, à chaque Prophète fut donné un miracle qu'il pratiquait pendant sa vie : Issa (Jésus) guérissait le malade et ressuscitait le mort, à Moussâ (Moïse) fut octroyé le miracle du bâton, etc. Quant à moi, j'ai reçu le Saint-Coran, le miracle permanent qui demeure jusqu'à ce que l'heure soit établie. Ainsi, j'espère que mes fidèles seront plus nombreux que ceux de tous les autres messagers, puisque mon miracle demeurera jusqu'au jour de la Résurrection. Ainsi, le Coran est un livre glorieux; quiconque le lit, même s'il est un païen, sera convaincu qu'il n'est produit que par le Créateur des cieux et de la terre.»
 
 
 La fente de la lune
 
Anas (Qu'Allah l'agrée) rapporta que les gens de Makka (La Mecque) demandèrent au Messager d'Allah  de leur montrer un miracle. Alors, le Prophète (que la prière et la paix d'Allah soient sur lui) leur montra la fente de la lune. (Voir sahîh al-Boukhârî, vol.4, Hadîth n° 831)
 
 

 

 Les pleurs du tronc de palmier dans la Mosquée du Prophète 
 
Ibn Omar (qu'Allah l'agrée) rapporte que le Prophète avait l'habitude de prononcer sa «khoutba» (sermon) en s'appuyant sur un tronc de palmier. 
 
Quand il utilisa une tribune au lieu de ce tronc, ce dernier commença à pleurer. 
 
Le Prophète  se dirigea vers lui, mit sa main sur lui pour qu'il cesse de pleurer. 
(Voir sahîh al-Boukhârî, vol.4, Hadîth n° 783)
 
 
 
 
L'écoulement de l'eau d'entre les doigts du Messager d'Allah (SAW)
 
(Voir sahîh al-Boukhârî, vol.4, Hadîth n° 779)
 
Jâbir ibn Abdillah (qu'Allah les agrée) rapporta:
 
J'étais avec le Prophète au moment de la prière du Asr. 
Nous n'avions pas d'eau avec nous qu'un peu dans une tasse qui fut apportée au Prophète (SAW). Il mit sa main dans la tasse, écarta ses doigts et dit:
« Avancez ! Dépêchez-vous ceux qui veulent faire les ablutions. C'est la bénédiction d'Allah ».
Je vis l'eau jaillir entre ses doigts. Ainsi, les gens firent leurs ablutions et burent à leur soif, et j'essayai de boire plus (au-delà de ma soif et de ma capacité), car je sus que c'était une bénédiction. Le sous-narrateur dit: Je demandai à Jâbir: « Combien de personnes étiez-vous ? » Il répondit: « Nous étions mille quatre cents hommes ».
 
 
 

 

 

Le rejet du corps d'un mort chrétien par la terre
 
Anas (qu'Allah l'agrée) rapporta: 
 
Un chrétien qui avait embrassé l'Islam, récita les deux sourates al-Baqarah (La vache) et Al-Imran (La famille d'Imran) et écrivit la révélation pour le Prophète . Puis, ce chrétien se reconvertit au Christianisme et commença à dire : « Muhammad ne sait rien sauf ce que je lui écrivais. » Puis, Allah causa sa mort et les gens l'enterrèrent. Mais le matin, ils trouvèrent son corps en dessus de la tombe. Ils dirent : « C'est une des actions de Muhammad et ses compagnons ; ils ont ouvert la tombe de notre compagnon et exhumé son corps parce qu'il les a quittés ». Alors, ils creusèrent la tombe de nouveau, cette fois-ci plus profondément, mais le matin, ils trouvèrent le corps en dehors de la tombe. Ils dirent : « C'est une des actions de Muhammad et ses compagnons ». Alors, ils creusèrent la tombe une troisième fois aussi profondément qu'ils pouvaient, mais le matin ils trouvèrent le corps en dehors de la tombe. Alors, ils crurent que ce qui s'était passé, n'était pas fait par un être humain, et ils laissèrent le corps en dehors de la tombe.
( Voir sahîh al-Boukhârî, vol.4, Hadîth n° 814 )
 
Les arbres couvraient le Prophète 
 
pendant qu'il faisait ses toilettes.
 
 Le jaillissement de l'eau dans un puits à al-Houdaybia après qu'il était asséché
( Voir sahîh Al-Boukhârî, vol.4, Hadîth n° 777 )
 
L'augmentation de la quantité des dattes
 
dans le jardin de Jâbir ibn Abdallah lorsque le Prophète  se mit devant des tas de dattes et invoqua les bénédictions d'Allah.
(Voir sahîh al-Boukhârî, vol.4, Hadîth n° 780)
 
Le propos du loup 
 
il a été écrit qu'un loup avait parlé à un des Compagnons du Prophète  près d'al-Madîna, comme cela est rapporté dans le mousnad d'Ahmad, vol.3, page 83, mousnad Abi Saîd al-Khoudri ( qu'Allah l'agrée ) rapporta :
 
Pendant qu'un berger était entre ses moutons, un loup attaqua soudainement un mouton et le prit avec lui avant de fuir.
Le berger chassa le loup et reprit le mouton. Alors, le loup s'assit sur sa queue et s'adressa au berger : « Aies crainte d'Allah, tu as pris la provision qu'Allah m'a donnée ».
Le berger dit : « Que c'est étonnant ! Un loup qui s'assied sur sa queue et me parle en langage humain ! »
Le loup dit : « Te dirai-je quelque chose de plus étonnant ? Il y a Muhammad, , le Messager d'Allah, à Yathrib (al-Madîna) en train d'informer les gens des récits du passé.»
Alors le berger partit à al-Madîna avec son mouton.
Quand il y arriva, il attacha son mouton et se rendit au Messager d'Allah et lui raconta toute l'histoire.
Le Messager d'Allah ordonna qu'on appelle au rassemblement d'une prière en commun, puis il sortit et demanda à l'homme de raconter aux gens toute l'histoire, ce qui fut fait.
Ensuite le Messager d'Allah 
dit :
 
« Il dit la vérité. Par Allah qui détient mon âme entre Ses Mains, le jour de la Résurrection ne sera établi que jusqu'à ce que les bêtes féroces parlent avec les êtres humains, le bâton frappe, les lacets d'une personne lui parlent et sa cuisse l'informe de ce qui s'est passé à sa famille en son absence. »
 

 

 

L'ascension du Prophète aux cieux.  

(Voir sahîh al-Boukhârî, vol.1 Hadîth n° 345 et vol.5 Hadîth n° 227)
 
 
Extrait du livre " sahîh al- Boukhârî". Edition Darussalam
 
copié de sourceislam.com
 

 

 

                                               Des morceaux de Pain pour 70 personnes :

D'après Anas Ibn Mâlik , Abou Talha dit à 'Umm Sulaym : "Je viens d'entendre l'Envoyé d'Allâh  parler d'une voix affaiblie, je vois qu'il souffre de la faim. As-tu quelque chose (à manger) par-devers toi?". - "Oui", répondit-elle. Et alors elle fit sortir quelques pains d'orge; les enveloppa dans l'un de ses voiles, puis, plaça le tout sous ma tunique et le fixa à mon bras à l'aide du reste de sa voile. Elle m'envoya ensuite vers l'Envoyé d'Allâh . Je partis avec ces pains et trouvai l'Envoyé d'Allâh  dans la mosquée, entouré des fidèles. Comme je restai debout devant l'assistance, l'Envoyé d'Allâh  me demanda si c'était bien Abou Talha qui m'envoyait. - "Oui", repris-je. - "Pour un repas?" ajouta-t-il. - "Oui", repris-je. Alors, s'adressant à ceux qui étaient avec lui, l'Envoyé d'Allâh  dit : "Partons". Il se mit aussitôt en marche et je le précédai. Arrivé chez Abou Talha , je lui fis part de ce qui arrivait. - "Ô 'Umm Sulaym, dit Abou Talha , voici l'Envoyé d'Allâh  qui arrive avec du monde et nous n'avons pas de quoi les nourrir". - "Allâh et Son Envoyé savent mieux que personne (ce qui doit arriver)", me répondit-elle. Abou Talha se porta à la rencontre de l'Envoyé d'Allâh . Puis l'Envoyé d'Allâh , accompagné de son amphitryon, arriva et dit : "Allons, 'Umm Sulaym, apporte-nous ce que tu as". Elle servit ces mêmes pains (qu'elle lui avait déjà destiné) et l'Envoyé d'Allâh  donna ordre de les émietter. Puis 'Umm Sulaym pressa une outre de graisse et assaisonna les miettes. Après avoir prononcé sur ce plat les paroles qu'Allâh voulut lui faire dire, l'Envoyé d'Allâh  ajouta : "Fais entrer dix de mes compagnons". L'invitation fut faite; ces dix personnes mangèrent de façon à être repues et sortirent ensuite. - "Fais-en entrer dix autres", reprit-il. L'invitation fut faite; ces dix autres mangèrent, se rassasièrent et sortirent. - "Fais-en entrer encore dix", ajouta-t-il. L'invitation fut faite; ils mangèrent, se rassasièrent et sortirent. Enfin, tout le monde mangea et se rassasia. Il y avait soixante-dix personnes - ou suivant une variante - quatre-vingts.

                                                                                                                                                                                                                Rapporté par Bukhari, Ayman, 22; Muslim, Ashriba, 142

 

                                                               130 personnes Pour Le foie d'une brebis

D'après 'Abdourrahmân Ibn 'Abî Bakr (??? ???? ???), Nous étions cent trente personnes avec le Prophète , il nous dit : "Y a-t-il quelqu'un d'entre vous qui a de la nourriture?". Or il se trouva qu'un homme en avait un sâ' (mesure de 8 poignées de grandeur moyenne) ou presque une quantité équivalente de farine qu'on fit pétrir. A ce moment, arriva un polythéiste, de haute stature et aux cheveux ébouriffés; il conduisait un troupeau de moutons. - "A vendre ou à faire cadeau - ou suivant une variante à faire donation?", lui demanda le Prophète . - "Non, à vendre", répliqua l'homme. Le Prophète acheta de lui une brebis qu'on prépara; puis l'Envoyé d'Allâh  ordonna d'en faire rôtir le foie. Le rapporteur poursuivit : "J'en jure par Allâh, il n'y eut pas un seul de ces cent trente hommes à qui l'Envoyé d'Allâh  n'offrit un morceau de ce foie rôti. On servit un morceau à chacun de ceux qui étaient présents et on mit en réserve la part des absents. On fit remplir deux grands plats, nous en mangeâmes jusqu'à la satiété et il resta encore une part dans les deux plats, que je chargeai sur le chameau. Tel était le récit (ou quelque chose d'approchant)".

                                                                                                                                                                                                         Rapporté par Bukhari, At‘ima, 6; Muslim, Ashriba, 175

                                                                  L'eau jaillit entre les doigts du prophète pour que 90 hommes font leurs ablutions:

Anas Ibn Mâlik (??? ???? ???) a dit : "Un jour, le Prophète ordonna de l'eau (pour faire les ablutions). On lui apporta alors un large vase (contenant un peu d'eau). Nous fîmes tous nos ablutions et nous étions de soixante à quatre-vingt-dix hommes. Je vis l'eau jaillir d'entre les doigts du Prophète ".

                                                                                                                                                                                                                            Rapporté par Sahih Mouslim Hadith: 4224

 

 

                                                                                       LES MIRACLES DU PROPHÈTE AVEC DES PERSONNES MALADES ET BLESSEES

Il y a beaucoup d'exemples au sujet de ce genre de miracles du messager de Dieu , qui sont enregistrés dans les livres authentiques de la tradition.

                                                                         La guérison de l'oeil de Ali avant la bataille de kaybar

D'après Sahl Ibn Sa'd, le Prophète a dit le jour de Khaybar : "Demain je confierai le drapeau à un homme par la main de qui Allâh nous donnera la victoire, à un homme qui aime Allâh et Son Envoyé et qu'Allâh et Son Envoyé aiment". Tous les fidèles passèrent la nuit, dans l'agitation, pour savoir à qui on donnerait le drapeau. Le lendemain matin, les fidèles se rendirent auprès de l' Envoyé d'Allâh , espérant tous recevoir ce drapeau. - "Où est 'Alî Ibn 'Abî Tâlib?", demanda le Prophète . - "ô Envoyé d'Allâh , il a mal aux yeux", lui répondit-on. - "Qu'on aille le chercher!", reprit le Prophète . On l'amena et l' Envoyé d'Allâh  lui cracha dans les yeux et fit une invocation et aussitôt 'Alî fut guéri au point qu'il semblait n'avoir jamais été malade. Le Prophète lui ayant remis le drapeau, 'Alî dit : "Ô Envoyé d'Allâh , je les combattrai jusqu'à ce qu'ils soient (musulmans) comme nous". - "Va, lui répondit le Prophète ; sois calme tant que tu ne seras pas arrivé à leurs positions; alors invite-les à embrasser l'islam; dis-leur les devoirs que la religion leur impose vis-à-vis d'Allâh. Par Dieu! Il vaudrait mieux pour toi d'être, grâce à Allâh, le guide d'un seul homme dans la bonne voie que de posséder des chameaux rouges".

Bukhari, Fada'l al-Sahaba, 9; Muslim, Fada'il al-Sahaba, 34.

                                                            La guérison de la jambe de salama par la salive du prophète 

yazid ibn abi-ubaid rapporte que
J'ai vu la trace d'une blessure dans la jambe de Salama. J'ai dit à lui, des " O Abu mouslim! qu'est cette cette blessure?" Il a dit, "c'est un coup qui m'a été infligé le jour de Khaibar et les gens avaient dit , 'Salama a été blessé.' Alors je suis venu au prophète et il a soufflé sa salive dedans (c.-à-d. la blessure) trois fois, et depuis lors je n'ai eu aucune douleur jusqu'à cette heure."

                                                                                                                                                                                                                         Boukhari , hadith No. 3916

 

                                                  Le brebis parle au prophéte

Après la conquête de Khaybar, une femme juive a offert au messager de Dieu un mouton rôti. Le messager de Dieu, sur lui soit paix et bénédictions, a mangé un morceau mais, selon le récit d'Abu Dawud, a cessé de manger et a dit: Ce brebis me dit qu'il est empoisonné . Alors il s'est tourné vers la femme et lui a demandé pourquoi elle lui a offert un mouton toxique. Quand la femme a répondu qu'elle a voulu le tuer, le messager a répondu: Dieu ne vous aurait pas laissé m'attaquer et me gêner .

                                                                                                                                                                                                                       Muslim, Salam, 45; Abu Dawud, Diyat, 6.

 

                                                               La nourriture glorifie Dieu

Abdullah ibn mas3oud rapporte : "Nous pouvions entendre la nourriture Glorifier Dieu tandis que nous mangions avec le messager de Dieu, sur lui soyons paix et bénédictions                                                                                   "Bukhari, Manaqib, 25; I. Hanbal, Musnad, 1.460.

 

                                         Les roches disant :" Que la paix soit sur toi oh messager de Dieu"

On a établit par des récits authentiques d''Ali, Jabir et 'A'isha Siddiqa que les roches et les montagnes disaient au messager de Dieu, 'que la paix soit sur toi o messager de Dieu' 'Ali dit: 'toutes les fois que nous allions fait une sortie dans les banlieues de Makka dans les premiers temps de la propheties , les arbres et les roches que nous rencontrions disaient , 'que la paix soit sur toi ô messager de Dieu!

                                                                                                                                                                                                                                  Tirmidhi, Hadith No. 3630; Hakim, 2.607.

 

 

L'arbre atteste qu'il n'est qu'un Dieu et que Mohammed est son messager:

Un bédouin passant près du Prophète  celui-ci lui dit: Où vas-tu, bédouin? Chez ma famille, dit-il. 
- Veux-tu du bien ?dit le Prophète  

- Quoi donc, fit le bédouin? 
- Tu témoignes qu'il n'y a de Dieu qu'Allah, UN et Unique et que Mohammed est son serviteur et son Prophète. 
- Qui atteste ce que tu dis, répondit le bédouin? 
- Cet arbre, dit le Prophète en désignant un arbre au bord d'une vallée! Et voilà que l'arbre s'avance, traînant sur le sol ses racines et s'arrête devant le Prophète . Trois fois le Prophète  lui demanda de témoigner et l'arbre le fit.

Rapporté par eldarami

 

 

Les Anges gabriel et Michael combattent à coté du prophète Mohammed 

Saad ibn Abi Waqqas raconte : À la bataille d'Uhud, j'ai vu deux hommes habillés en blanc à côté du messager de Dieu, combattant dans pour lui . Je ne les avais jamais vus avant, ni depuis. (Sa'd a signifié qu'ils étaient deux archangels, Gabriel et Michael.)

 

 

 

 

Au BAkr 1er calife du prophète Mouhamad (Saw)

30/04/2013 19:55

Les quatre premiers khalifes du prophète  étaient déjà connus comme étant ses compagnons et le premier est Abu Bakr 

 

Abou Bakr أبو بكر

 

Après son investiture, Abu Bakr (Radia Allah Anh) se rendit à la mosquée de Médine où étaient rassemblés les fidèles, et prononça le discours suivant :

« Oh gens ! J’ai été élu comme chef sans être le meilleur parmi vous. Si vous trouvez que j’agis avec justesse, assistez-moi et si vous trouvez que je m’abuse, corrigez-moi. Le faible parmi vous est fort à mes yeux, jusqu’à ce que j’obtienne pour lui son droit ; et le fort parmi vous est faible à mes yeux, jusqu’à ce que je lui arrache ce qui n’est pas son droit. Ô gens, sachez qu’aucun peuple n’a abandonné la lutte dans le sentier de Dieu sans qu’il soit humilié. Sachez aussi que l’immoralité ne se répand au sein d’un peuple sans que Dieu ne l’afflige d’une calamité. Obéissez-moi, tant que j’obéis à Dieu, et à Son Messager. Si je désobéis à Dieu et à Son Messager, vous ne me devez aucune obéissance. Levez-vous pour la prière ; que Dieu vous fasse miséricorde ! ».

Même après son élection, Abu Bakr (Radia Allah Anh) continua à rendre service aux habitants de Médine et ne changea en rien ses bonnes habitudes et son caractère généreux.

La première décision que prit Abu Bakr (Radia Allah Anh) en tant que Calife fut d’envoyer l’armée conduite par Usamah Ibn Zayd à l’assaut des byzantins, qui empêchaient les émissaires musulmans envoyés à travers le royaume par le prophète de Dieu  de transmettre le message coranique. Cette décision fut beaucoup critiquée de faite du jeune âge de Usamah (7).

Devant ces contestations, Abu Bakr(Radia Allah Anh) répondit ainsi : « Par Celui Qui détient mon âme entre Ses Mains, même si les lions me capturaient, je dépêcherais l’armée d’Usâmah comme le Prophète l’a ordonné. Je le ferai même si je demeure seul dans cette cité. » et il ajouta, devant l’insistance des compagnons de changer Usâmah : « Je ne puis guère modifier une décision qu’avait prise le Messager d’Allâh avant de mourir ». Usâmah, vainquit les byzantins et sécurisa les frontières du nouvel état musulman qui à l’avenir ne cessera de s’étendre.

Une des difficultés auquel se trouva confronté Abou Bakr (Radia Allah Anh) durant son califat fût la crise dite de :

« La rébellion des apostats ». En effet, quelques tribus arabes renièrent l’Islam et se soulevèrent contre le jeune état musulman en refusant de payer la Zakat (8) et d’obéir au Calife. Face à cette situation et devant la menace de discorde «Fitna» qui risquait de surgir entre les musulmans si les choses restaient ainsi, Abu Bakr décida de prendre les choses en mains. Il chargea Kalid Ibn Al walid « L’épée de Dieu » (9), de mater la rébellion et permettre à la religion de Dieu de continuer à être pratiqué de façon rigoureuse sur l’ensemble du territoire.

La compilation du Coran

Devant le nombre grandissant de compagnons et de mémorisateurs du Coran qui moururent pendant les guerres menées pour l’expansion de l’Islam, ou tout simplement de vieillesse, Abu Bakr décida sous conseil d’Umar, qu’il était d’une importance primordiale de préserver le texte coranique de tout oubli ou de toute altération.

Aussi, la compilation par écrit du Coran devint la priorité première et Zayd Ibn Thäbit, qui avait été le scribe du prophète de Dieu , fut chargé de collecter chaque sourate et verset tels qu’ils furent retenus, à travers l’empire musulman.

Une méthode extrêmement rigoureuse fut adoptée, afin de préserver au maximum le texte coranique, et seuls les versets disposant de deux à trois témoignages ou récitations identiques furent conservés, donnant lieu à une première compilation du texte coranique. Cette compilation serait ensuite retravaillée sous le califat d’Uthman, des années plus tard pour donner le Coran que nous lisons de nos jours.

Le décès d’Abu Bakr (Radia Allah Anh)

La santé d’Abu Bakr allait en se dégradant de jours en jours, aussi ce dernier consulta plusieurs des compagnons du prophète  afin de désigner un successeur. Ce fut Umar qui fut alors désigné, pour ses grandes qualités humaines et son grand sens de la justice. Ce dernier étant le plus apte pour briguer le poste de Calife de part sa grande connaissance en matière de religion.

Abu Bakr (Radia Allah Anh) se rendit alors à la mosquée de Médine pour annoncer son intention de désigner son futur successeur. Ali s’écria alors : « Non, non... nous n’accepterons qu’Umar ! ». Abu Bakr (Radia Allah Anh) annonça alors en souriant qu’il l’avait choisi.

Un jour où il se sentait plus mal qu’à l’accoutumé, il demanda à ses compagnons quel jour de la semaine était-il. Lorsqu’on lui apprit que c’était un Lundi, il sourit et pria Dieu de mourir le même jour que son ami Mohammed . Dieu accéda à sa requête, et Abu Bakr mourra pendant la nuit, à 63 ans, soit le jour et à l’âge où le prophète  rendit son dernier souffle. Les derniers mots d’Abu Bakr furent : « Fais-moi mourir en parfaite soumission et fais-moi rejoindre les vertueux ».

 

 

 

Umar second calife

30/04/2013 20:12

 

Oumar عمر

 

De grande stature, Umar (ou Abû Hafs 'Umar bin al-Khattab bin Nufayl al-Qurachî al-'Adawî) fût connu de son vivant pour son fort caractère, sa fidélité à Dieu et son messager (PBSL) et ses positions souvent orthodoxes, qui lui valurent parfois beaucoup de critiques de la part de ses coreligionnaires.

La conversion de Umar

Umar est né à la Mecque en l'an 581 du calendrier Chrétien. C'est un homme robuste et colérique. Lorsque l'Islam commence à être prêché par Mohammed (PBSL) au sein de la Mecque, Umar par excès de conservatisme s'oppose farouchement à la nouvelle religion qu'il voyait alors comme une subversion, en persécutant tout les Musulmans dont il croisa la route.

Umar décida même de tuer le prophète de Dieu (PBSL), lorsqu'il apprendra que ce dernier tenait une réunion avec d'autres compagnons dans une maison de la Mecque. Or, en chemin, il rencontra un homme de sa tribu, Nu`aym Ibn An-Nahâm, qui été un musulman ayant embrassé la religion de Dieu dans le secret. Nu`aym Ibn An-Nahâm conseilla Umar de réfléchir avant de tuer Mohammed (PBSL), et de plutôt chercher à ramener les siens de son côté. Nu`aym lui apprit que sa soeur, Fâtimah Bint Al-Khattâb et son époux, Sa`îd Ibn Zayd Ibn `Amr, avait embrassé tout deux l'Islam en secret.

Umar entrepris alors de retourner chez lui pour interroger sa soeur et son mari sur leur conversion. Fâtimah et Sa'îd recevait Khabbâb Ibn Al-Aratt qui leur faisait réciter la sourate Taha (Sourate 20 du Saint Coran). Lorsqu'ils virent Umar s'approcher, ils prirent peur et Khabbâb se cacha. Fatima entrepris également de cacher le parchemin où était inscrit la sourate.

Lorsqu' Umar entra dans la maison, il interrogea sa soeur sur les voix qu'il avait cru entendre provenir de la maison. Elle répondit par le négatif, assurant qu'aucune discussion n'eut été échangée. Umar s'énerva, et les accusa d'avoir renier la religion de leurs ancêtres en suivant celle de Muhammad. Il entrepris même de battre Sa'îd, mais Fâtimah s'interposa entre lui et son mari. Umar la blessa alors accidentellement.

Les deux époux avouèrent leur conversion, non sans montrer leur détermination. Umar fut alors pris de remord à la vue du sang de sa soeur et lui demanda de voir le parchemin où se trouvait inscrit la sourate (10), afin qu'il puisse connaître les paroles prêchées par Mohammed (PBSL).

A peine eut-il fini de lire le début de la sourate Taha, qu'il ne put s'empêcher de manifester son émerveillement, devant des paroles aussi belles et nobles. Khabbâb, entendant ces paroles, sortit de sa cachette et apprit à Umar qu'il avait entendu la veille le messager de Dieu (PBSL), implorer Allah en lui demandant l'assistance Abu Al-Hakam Ibn Hishâm ou `Umar Ibn Al-Khattâb.

Umar décida alors de se rendre auprès de Muhammad pour embrasser l'Islam. Lorsqu'il arrivât à la maison où se trouvait le prophète (PBSL), un homme qui guettait par une des fenêtres fut effrayé par la vue d'Umar avec son épée. Hamzah Ibn `Abd Al-Muttalib, l'oncle du prophète de Dieu (PBSL) le rassura en assurant que si Umar voulait du mal au Messager de Dieu (PBSL), il succomberait par sa propre épée ! Mais il n'en fut rien, et Umar se convertit à l'Islam, avec la bénédiction de Mohammed (PBSL).

Aussitôt, Umar rendit sa conversion publique, et interdit au musulman de cacher leur foi et qu'ils quittent la Mecque pour accomplir la Salat (Prière). Umar commença ainsi à se consacrer à la défense de l'Islam auprès des païens de Quraysh, et il accomplit même sa prière ouvertement près de la Kaaba afin que tous les musulmans soient assurés de la sincérité de sa conversion et de son engagement envers la cause de Dieu.

Parmi ses mérites : il est le premier à avoir mis en place la datation pour compter les années lunaires. C’est lui qui a donc instauré le calendrier de l’Hégire. Il est le premier à avoir rassemblé les gens pour accomplir la prière du qiyam Ramadan (prières surérogatoires) derrière un seul imam, alors qu’auparavant on ne l’accomplissait pas en assemblée. Il a dit à ce sujet :

  alt نِعْمَتِ الْبِدْعَةُ هذه alt

(ni^mati l-bid^atou hadhihi) ce qui signifie : « Qu’elle est bénéfique cette innovation ! » Il est également le premier à avoir fait des inspections de nuit pour veiller sur les musulmans. Il veillait à ce que les gens douteux ne leur nuisent pas. Il est aussi le premier à avoir été surnommé Emir des croyants.

 

Le califat d'Umar

Agé de 63 ans, Abu Bakr commença à ressentir les faiblesses de son corps, dues aux effets de la maladie, et se posa alors la question sur la personne à même de lui succéder. Il fini par choisir Umar Ibn Al Kattab comme deuxième calife de l'Islam, avec le consentement des médinois.

Umar fut le premier calife de l'Islam a prendre le titre d'Amir al-mûminîn (Le Commandeur des croyants). Aussitôt, il mena de nombreuses campagnes militaires contre les royaumes de Byzance et de Perse. Parmi les batailles les plus importantes, figurent :

- la prise de Damas en 635, après un siège de 3 mois. La ville fut conquise grâce à l’immense courage et la patience des soldats de l’armée musulmane, et à l'ingéniosité de Khalid Ibn al-Walid, qui escalada le mur d'enceinte de la ville avec d'autres compagnons, tua les sentinelles qui gardaient les portes et attaqua ensuite le reste des soldats patrouillant en ville. Déroutés, les assiégés demandèrent la conclusion d'un pacte de paix avec les musulmans, ce que ces derniers acceptèrent, et la moitié des richesses de la ville furent ainsi remises à l'armée Musulmane. A l'issu de cette bataille, l'entière province du Sud de la Syrie était sous contrôle musulmane.

- la bataille d'al-Qâdisiyya, qui reste une des plus célèbres de l’Islam. Umar y déploya 30 000 cavaliers, commandés par Sa`d ibn Abi Waqqas. Au bout de trois jours de combats, les musulmans commencèrent à obtenir l'avantage sur l'armée Perse commandée par Rostam Farrokhzad, alors que ce dernier disposait initialement d'un grand nombre d'éléphants et de 120 000 hommes. Ce dernier, fut d'ailleurs capturé au cours de la bataille. En gagnant cette bataille, Umar pris le contrôle total de la Perse.

- Que dire également de la déroute de l’armée Byzantine composé de 80 000 hommes, du siège de la ville d'Émèse en hiver, au cours duquel un tremblement de Terre facilita la prise de la ville par les musulmans, ou encore de la prise de Chalcis (Syrie) et de Césarée (actuelle Israël).

Une fois la conquête de ces villes parachevée, la domination musulmane sur la Syrie fût totale. Umar ordonna alors de marcher sur Jérusalem, ville jusqu’alors doublement sacrée, pour les chrétiens comme pour les juifs. Le siège de la ville de Jérusalem, aboutit à sa capitulation en 638. Le patriarche Sophione, qui voulait éviter toute perte humaine parmi les habitants de la cité, demanda alors à traiter directement avec le calife Umar.

Ainsi l’on raconte qu’après la reddition de la ville, Umar entra dans une ville de Jérusalem inquiète du sort que les musulmans allaient réserver à ses habitants, à ses biens et lieux de cultes. Pourtant, le Calife ordonna que la vie de chaque habitant soit préservée, comportement qui contraste avec l’attitude qu’eut l’armée des croisés conduite par Godefroy de Bouillon, lors de la reprise de Jérusalem des années plus tard en 1099, et qui massacra toute la population y résidant, femmes et enfants inclus. Umar arpenta les rues de Jérusalem accompagné par un simple serviteur, les deux vêtus modestement à un tel point que l’on ne pu distinguer qui des deux était le calife.

"La conduite du khalife Omar à Jérusalem nous montre avec quelle douceur les conquérants arabes traitaient les vaincus, et contraste singulièrement avec les procédés des Croisés, dans la même ville, quelques siècles plus tard. Omar ne voulut entrer dans la Cité sainte qu'avec un petit nombre de compagnons. Il demanda au patriarche Sophronius de l'accompagner dans la visite qu'il voulut faire dans tous les lieux consacrés par la tradition religieuse, et déclara ensuite aux habitants qu'ils étaient en sûreté, que leurs biens et leurs églises seraient respectés, et que les mahométans ne pourraient faire leurs prières dans les églises chrétiennes." Gustave Le Bon, La Civilisation Arabe (1884).

Umar Bâtisseur et Régisseur

Devant la taille grandissante de l'empire musulman, Umar eut l'initiative de bâtir une nouvelle capitale mieux adaptée à la répartition et l'administration des Terres conquises. Ainsi la ville de Koufa, fut fondée dans ce sens, près d'Al hîra, sur la rive droite de l'Euphrate.

Afin d'administrer au mieux son royaume et le rendre plus prospère, il mit en place un impôt spécifique "les dhimmis" pour les non musulmans ( les musulmans, quant à eux, versaient obligatoirement l'aumône religieuse, la "Zakat"), en conséquence de quoi ces derniers étaient placés sous la protection de l'empire musulman et conservaient leur liberté de culte. Les recettes de cet impôt était également partagée et reversée aux citoyens les plus pauvres, juifs et chrétiens compris.

Umar est également connu comme celui qui mit en place le calendrier Hégirien, dont la date de début est fixée au 16 juillet 622, date à laquelle Mohammed (PBSL) parti en exil pour Médine.

D'un point de vue dogmatique, Umar institua des ordonnances concernant le respect absolu de la sacralité du mois de Ramadan et du pèlerinage, ainsi que la pratique des prières communes et nocturnes (tarâwîh) du mois de Ramadan.

Umar promulgua également l'interdiction formelle de l'ivresse publique et aurait instauré en s'inspirant de la tradition judaïque la lapidation des femmes convaincues d'adultères. C'est notamment Umar qui permit le recul de la pratique de la fornication en interdisant la pratique du mariage temporaire (mut'a), qui avait été détournée de son contexte premier d'application.

Le comportement d’un juste

De la conversion d’Umar jusqu’à son accession au Califat, beaucoup d’historiens, le décrièrent comme un homme au caractère rude, colérique envers ses compagnons, et intransigeant et cruel envers les non croyants. Mais son image extérieure de khalif « conformiste » et ultra-orthodoxe, s'équilibre si l'on prend en compte les qualités intérieures dont l'homme faisait preuve. Ainsi plusieurs témoignages de la tradition rapportent qu'il fut aussi très sensible aux problèmes de sa communauté, doublé d'un sens de la justice aigu et témoignant d'une humilité plus qu'admirable.

La tradition rapporte qu’un jour, dans la mosquée de Médine, Umar dirigeait la prière du vendredi. Il fut alors interrompu par un jeune enfant, qui le somma de lui payer la part de la Zakat qui lui revenait, et qui ne lui avait pas était versé par erreur. Umar approuva la requête de ce dernier et proclama que jamais il n’aurait pu prier Dieu sans être en total accord vis-à-vis de sa communauté.

Un autre témoignage de l’humilité et du bon comportement d’Umar :
Il ordonna un jour que les rues étroites de Médine ne soient plus encombrées par les marchands pour qu’ainsi les gens puissent circuler normalement. Or, un marchand continua à faire commerce dans ses rues. Umar alla voir ce dernier, et le réprimanda fortement pour son attitude. La nuit venue, Umar regretta son geste et ne pu trouver le sommeil, si bien qu’il revint vers le marchand le lendemain et lui présenta ses excuses. Le marchand lui avoua : «J’avais oublié tout cela.», mais Umar lui répondit : «Vous l’avez oublié, Umar ne le peut pas.»

L’Attentat dans la Mosquée

Umar mourut à 63 ans, poignardé froidement dans le dos en pleine prière à la mosquée de Médine, par Abou Lou’lou’a (ressortissant perse). Il succomba à ses blessures peu de temps après (12), le 4 novembre 644. Son assassinat pourrait être lié à un projet de déstabilisation de l’empire musulman, qui aurait été planifié bien des années auparavant.

Le conseil des musulmans « Majlis a choura », désigna à la mort d'Umar, Uthman Ibin Affan comme son successeur et troisième calife de l'Islam.

Umar à travers la postérité

Son califat, restera pour les musulmans comme un « Califat de lumière et de justice », et c’est sous ce même califat que naquirent toutes les institutions caractéristiques de l'Etat musulman classique. L’Islam prit alors définitivement une dimension universelle. De Bagdad à Jérusalem, en passant par Damas, l’Islam va pouvoir se répandre à une vitesse fulgurante et toute la péninsule arabe connaîtra le nom de celui que l’on surnomme : Umar le juste « Umar Al Farouk ».

Ousmane,3ème, calife

30/04/2013 20:16

 

Outhman عثمان

^Outhman ibnou ^Affan est le troisième calife. Il fait partie des premiers convertis à l’Islam. Il a été surnommé "l’homme aux deux lumières" (Dhou n-Nourayn) car il a épousé successivement deux des filles du Messager de Allaalt.

Il a été rapporté à son sujet, que Allah l'agrée, qu’il donnait aux gens à manger la nourriture qui lui était destinée en tant qu'Emir des croyants et qu’il rentrait chez lui pour manger du pain accompagné d'huile. Ceci est une preuve de son détachement de la vie d’ici-bas.

 

Du début de l’Islam ou il comptait peu de sympathisant, jusqu’au triomphe final symbolisé par la prise de la Mecque en l’an 630, Uthman fut le soutien indéfectible de la religion de Dieu et de son messager.

Uthman était celui dont le prophète de Dieu (PBSL) a dit : « Puisse Dieu être le protecteur de ces deux hommes ! Après Loth, Uthman est le premier homme à avoir renoncé, ainsi que sa femme, au confort de sa maison pour la cause de Dieu ».

 

Le califat d’Uthman

Uthman fut désigné de son vivant comme troisième calife de l’Islam, par le conseil de compagnons dirigé par Umar. Ce dernier était composé d’Uthman lui-même, d’Ali Ibn Abu Talib, Abdur Rahman bin Auf, Saad bin Abi Waqaas, Zubair bin Awwam et Talha bin Obaidullah. Les commentateurs rapportent que le futur calife était alors en ballottage avec Ali au sein de l’opinion publique, et tous deux voyait en l’autre les qualités nécessaires pour devenir le guide de la communauté des musulmans. Ce fut finalement Uthman qui reçut les faveurs du conseil, devenant ainsi le troisième calife de l’Islam.

La première allocution qu’il fit à ses compagnons après l’allégeance de ces derniers à sa personne fut :
« Oh croyants, il n’est pas facile de dompter une nouvelle monture. Si Dieu me prête vie, je m’adresserai à vous un autre jour. Mais vous savez, je ne suis pas très doué pour les discours ».

Cette phrase, à priori anodine, pourrait en fait servir de « résumé » de la carrière politique d’Uthman, qui ne savait pas encore quelles épreuves il devrait affronter.

La compilation du Saint Coran

Uthman fit partie des compagnons de Mohammed (PBSL) qui consignèrent le récit coranique par écrit au fur et à mesure de sa révélation. On rapporte qu’un jour, le calife reçut un de ses généraux qui lui apprit que de nombreux troubles éclatés dans diverses provinces du royaume, du fait de la pratique de lectures différentes du texte coranique. Ces récitations erronées soulevaient une polémique dont la réponse califale allait s’avérer décisive par la suite.

Craignant que ces troubles ne s’étendent à l’ensemble de l’empire, Uthman décida qu’il était temps de réviser l’intégrité complète du texte coranique compilé par Abu Bakr, et de faire en sorte qu’il n’y est qu’une version originale de référence. Zayd Ibn Thabit fut aussitôt envoyer à travers le royaume, accompagné d’autres musulmans de la Mecque, afin d’aligner toutes les versions existantes sur une seule et même version, disposant d’une écriture unique.

Il ne s’agissait donc pas de « réécrire le Coran », comme certains orientalistes contemporains ont faussement affirmé, mais simplement d’uniformiser le texte sacré, pour le préserver ainsi de toute erreur humaine.

Une fois le travail accompli, toutes les variantes devenues inutiles furent détruites, et les nouvelles copies « révisées » du Coran envoyées au quatre coins de l’empire.

Quoi qu’il en soit, il est à signaler que la décision prise par Uthman, fût saluée unanimement par l’ensemble du monde musulman qui la considéra par la suite comme une prise d’initiative nécessaire et cruciale, dans la mesure où elle mit définitivement le corpus coranique à l’abri de toute altération et permit au générations à venir de disposer du texte sacré tel qu’il fût révélé au prophète de Dieu (PBSL), il y a 14 siècles. Quelques-unes de ces copies existent encore aujourd'hui, dont une à Istanbul, et une autre à Tachkent (Ouzbékistan), qui fut la copie personnelle du calife Uthman (17).

Les victoires militaires

Au cours de son règne, qui dura une douzaine d’années, Uthman ne fut pas un conquérant aussi imposant que le fut Umar. Parmi les nouvelles conquêtes qu’il faut tout de même lui attribuer, il y a l’île de Chypre, prise en 649. La Tunisie fut également conquise par lui, car la main mise sur l’Afrique du Nord devenait une préoccupation grandissante afin de garantir la sécurité des territoires précédemment conquis comme l’Egypte.

L’empereur Byzantin, pressentant la menace que représentait l’Islam s’il se répandait plus en cela vers l’Ouest, décida d’opposer à Uthman une armée de plus de 120 000 soldats non loin de la cité de Yaquba. L’armée du calife était alors bien inférieure numériquement. Pourtant, les musulmans remportèrent une victoire éclatante à la suite de l’assassinat du général byzantin, par Abdullah bin Zubair. Le Maroc pouvait dès lors être aisément annexé à son tour.

Uthman s’attela également à la consolidation de l’empire laissé par son prédécesseur. En témoigne la reprise de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie, en l’an 26 de l’Hégire, conquises, puis perdues par le calife Umar. De même, la défense d’Alexandrie face à la flotte byzantine, en l’an 31 de l’Hégire, restera dans les mémoires, car ce fût la première utilisation d’une flotte de guerre par un calife, une première également pour un peuple à l’origine habitué à se battre sur terre à pied ou sur monture. Suite à cette victoire, les musulmans imposèrent leur puissance navale pendant plusieurs siècles sur la méditerranée, en devenant les maîtres incontestés de la région.

Uthman le martyr

Bien qu’étant calife, Uthman continua à mener une vie simple et modeste, comme le firent le prophète (PBSL), Umar ou Abu Bakr en leur temps. Et la tradition regorge de témoignages qui vont dans ce sens. Toutefois, malgré tout les services rendus à la communauté, Uthman fut le premier calife à subir de vives critiques au sein de sa propre communauté : de nombreux agitateurs souhaitant renverser le califat, commencèrent à comploter contre lui en médisant sur sa personne.

Parmi les rumeurs qui circulaient, il y eut celle selon laquelle il aurait favorisé en biens les membres de son propre clan au détriment du reste des notables de la communauté. Il lui était également reproché la négligence des problèmes de ses sujets.

Afin d’exercer des pressions sur le calife, les opposants convainquirent plusieurs milliers d’émeutiers de se rendre conjointement à Médine afin de manifester leur mécontentement au calife. Ces derniers furent accueillis par Ali, alors fidèle second d’Uthman. Ali les assura que leurs requêtes seraient entendues par le calife lui même. Les émeutiers repartirent dans un premier temps et revinrent à la charge quelques jours plus tard, avec des intentions plus claires et plus déterminés que jamais.

La tradition rapporte qu’afin de faire plier Uthman, les rebelles décidèrent d’assiéger Médine, empêchant même le ravitaillement de la ville en eau. Malgré quelques tentatives d’apaisement, la menace d’un affrontement inévitable grandi au sein de la communauté et le spectre de la discorde «Fitna» commença à faire son chemin. Afin d’éviter une bataille qu’ils étaient persuadés de perdre, les émeutiers décidèrent alors d’agir par stratagème. Ils profitèrent de la grandeur de la maison du calife pour introduire un petit groupe chargé de l’assassiner.

Ainsi, un matin du mois de Juin de l’an 656, des individus franchirent le mur d’enceinte arrière de la demeure du calife, et trouvèrent ce dernier en pleine lecture du Coran. On raconte qu’au moment où Uthman fut poignardé, une partie de son sang se répandit sur le livre sacré. Cette copie du Coran, tachée du sang du calife, est la copie la plus ancienne du Coran encore conservée de nos jours (18).

Comme le lui avait prédit le prophète lui-même quelques années auparavant, Uthman mourut en martyr, tout comme son prédécesseur Umar.
Selon Anas Ibn Malik : « Mohammed (PBSL), accompagné de ses compagnons Umar, Abu Bakr et Uthman, gravit la montagne d’Uhud, le soir de la fameuse défaite et cette dernière trembla. Le prophète (PBSL) dit alors en ces termes : « Sois ferme, Oh Uhud. Sur ton versant se trouve en ce moment même un prophète, un véridique et deux martyrs ».
(rapporté par Al-Bukhari )

A l’annonce de la mort d’Uthman en juillet de l’an 656, Ali fût désigné logiquement 4ème Calife de l’Islam. Personne ne s’opposa alors à ce choix, car il été reconnu clairement comme étant le dernier plus grand compagnon du prophète (PBSL) encore en vie.

 

 

Aly 4è calife

30/04/2013 20:19

 

Aliyy عليّ

Il est notre maître le père de Al-Haçan et de Al-Houçayn, ^Aliyy fils de Abou Talib. Il est le fils de l'oncle paternel du Messager de Allah et le gendre du Prophète car le Prophète alt l’avait marié avec sa fille Fatimah. Il était le premier des enfants à être entré en Islam.

Il était le plus savant des compagnons. En effet, le Messager de Allaalt dit :

alt أَنَا مَدِينَةُ العِلْمِ وَ عَلِيٌ بَابُهَا alt 

(Ana madinatou l-^ilmi wa ^Aliyyoun babouha) ce qui signifie : « Je suis comme une ville de la science, et ^Aliyy en serait la porte. » Ce hadith est rapporté par al-Hakim dans son livre al-Moustadrak.

Que Allah les agrée tous et nous accorde des bénédictions par leurs degrés. Les compagnons ont pris le relais dans la diffusion de la science. Ils ont poursuivi l'appel à l'Islam à travers le monde.

 

Ali Ibn Abou Talib

 

Le prophète Mohammed (SAW) dira de d’Ali : « Je suis la cité de la science et Ali est sa porte ». Si l’Islam a engendré de valeureux martyrs et de nombreux saints, il y a également un homme unanimement reconnu pour ses admirables qualités et son indéniable charisme. Cet homme n’est autre qu’Ali Ibn Abou Talib ; véritable héros de l’Islam pour les Sunnites, et premier Imam (19) d’une longue lignée pour les Chiites.

La conversion d’Ali

Abû El-Hassan ‘Alî ben Abî Talib, fils d’Abu Talib, l’oncle paternel de Mohammed (SAW), est né à la Mecque en l’an 600, soit dix ans avant que le prophète de Dieu ne reçoive la révélation coranique. Dès qu’Ali atteint sa sixième année, Mohammed (SAW), alors âgé de trente années, et marié avec la pieuse Khadidja, décida d’élever Ali au sein de sa propre famille, comme son propre fils, afin d’alléger financièrement son oncle et conformément à une pratique courante dans l’Arabie de l’époque. De plus, Abu Talib ayant contribué à élever le prophète de Dieu (SAW) quand ce dernier été enfant, du fait de la mort de ses parents, Mohammed (SAW) se sentait redevable envers son oncle pour cet acte de bonté à son égard.

Ali fut donc élevé dans une atmosphère familiale propre pour révéler sa grande piété et son sens aigu de la justice. Ainsi, lorsque Mohammed (SAW), âgé de quarante années, reçut la visite de Gabriel venu lui annoncer sa mission prophétique, Ali, atteignant seulement son dixième printemps, n’hésita pas une seconde et embrassa l’Islam.

Le lieutenant du prophète de Dieu (SAW)

L’amour qu’éprouvé Ali envers son oncle Mohammed (SAW) été tellement grand, qu’il était près à sacrifier sa vie pour lui. La tradition rapporte que lorsque les Qurayshites projetèrent de tuer le prophète de Dieu (SAW), en le poignardant dans son lit pendant son sommeil, Ali du haut de ses 10 ans prit volontairement la place de son oncle pour le protéger et lui permettre de quitter la ville. Le plan fonctionna à merveille, et les assassins ne reconnurent le jeune garçon qu’au dernier moment en soulevant les draps qui masquaient le visage d’Ali.

 

Le gendre du prophète de Dieu

Ali depuis sa plus tendre enfance, éprouvé une forte attirance pour Fatima, la fille du prophète (SAW). Lorsqu’il apprit que cette dernière venait de refuser deux prétendants, il décida de prendre son courage à deux mains et de porter lui-même sa requête auprès de Mohammed (SAW). Ali étant très timide pour ce genre de démarche, sa langue se bloqua au moment de s’adresser au prophète (SAW), qui dut lui-même faire avouer son cousin sur les raisons de sa venue.

Mohammed (SAW) accepta de bon cœur de donner sa fille à celui pour qui il avait une grande estime, et qu’il considéré comme un musulman des plus exemplaires. Fatima de même n’opposa aucune objection, et les deux mariés purent s’installer dans la maison d’Ali à Médine.

 

Le dernier calife guidé

La tâche dont hérita Ali à l'amorce de son califat ne fût pas aisée. L’empire musulman résultant du califat d’Uthman était sujet à de multiples tensions politiques nées de l’assassinat de ce dernier et l’émergence de groupes anarchistes qui rejetaient violemment toute autorité califale. Après la mort d’Uthman, lâchement assassiné en pleine prière, il fallait désormais trouver un successeur pour assurer le poste de Calife pour les musulmans « Khalifa al muslimin ».

On raconte que la situation à Médine était tellement critique que trouver un successeur à Uthman devenait une priorité absolue. De plus les émeutiers tenaient la ville, et personne des habitants de Médine n’osait s’aventurer en dehors de son foyer, par peur de représailles. Dans ce contexte, les Médinois empressèrent Ali d’accepter le califat. Devant l’insistance de ses partisans et des anciens compagnons du prophète (SAW), Ali fini par accepter la mission, et se rendit à la mosquée afin de prêter allégeance, devant une assemblée composée des principaux grands compagnons du prophète Mohammed (SAW).

Juger les meurtriers d’Uthman, telle était la première tâche qu’il incombait au nouveau calife. Pourtant, ce dernier demanda un délai aux médinois, car les émeutiers étaient toujours en position de force au sein de la ville. Cette réponse ne satisfit pas tout le monde, et beaucoup furent ceux qui pensèrent qu’Ali tentait de s’affranchir de ce problème. Les émeutiers, de leur côté, savaient pertinemment que si la situation au sein de Médine redevenait calme, ils seraient exécutés pour leur participation au meurtre d’Uthman. Ils s’attelèrent donc aussitôt à monter les uns contre les autres les différents chefs des tribus de Médine.

Devant le caractère particulièrement complexe de la situation à laquelle il devait faire face, Ali décida d’attendre pour obtenir le soutien unanime de tout les officiers et chefs politiques de Médine, avant de châtier les responsables du meurtre de l'ancien calife. Aussi, afin de combattre le mal à sa source, Ali décida de se débarrasser de la totalité des gouverneurs nommés par Uthman, et qui avaient abusés de la confiance de ce dernier, en commettant toute sorte d’excès. Ce qui avait abouti selon lui à la crise actuelle.

Les nouveaux gouverneurs nommés par Ali obtinrent un accueil mitigé dans les diverses provinces ou ils furent installés. Parmi la population résidente, certains étaient pour venger la mort d’Uthman, et d’autre était pour l’acquittement des meurtriers. Certains gouverneurs ne furent pas acceptés par la population, et d’autres encore trouvèrent les caisses du trésor public vide à leur arrivée en fonction.

Le gouverneur de Syrie, Muawya, resta fermement attacher à son poste, malgré la menace de représailles d’Ali. Le messager qu’il envoya auprès d'Ali, lui expliqua que tant que la mort d’Uthman ne sera pas vengé, lui et ses partisans ne se soumettraient pas à son autorité. Ali comprit alors qu’il devrait bientôt mener une rude bataille contre les Syriens, s’il souhaitait faire entendre son autorité sur l’empire musulman. Son fils aîné Al Hassan (22) eut beau essayé de le raisonner, Ali maintint sa décision. Une guerre allait bientôt se déclencher entre les deux parties.

L’opposition d’Aicha

Après la mort du prophète de Dieu (SAW), sa femme Aicha continua a bénéficier du respect du à son rang de « Oum Al Mouminin » (Mère des croyants), parmi les habitants de Médine.

Elle apprit la mort d’Uthman, en revenant d’un pèlerinage effectué à la Mecque. Profondément choquée par l’attentat dont on avait fait preuve sur la personne du calife, elle retourna à la Mecque, s’adressa devant une large assemblée et l'appela à la vengeance de la mort d’Uthman. De nombreuses personnes se trouvèrent alors volontaires, dont Talha et Zubair (23), qui revenaient de Médine. Ces deux derniers conseillèrent alors Aicha de se rendre à Bassorah, où elles pourraient trouver plus de soutien à sa cause.

Aicha partit donc pour Bassorah, accompagné de près de 3000 hommes en armes. Deux messagers envoyés par le gouverneur de Bassorah s’entretirent avec Talha et Zubair. Ces derniers expliquèrent qu’Ali n’était pas digne d’être calife du fait qu’il n’avait pas vengé ou autorisé à venger la mort d’Uthman. Le gouverneur, une fois au courant des desseins d’Aicha, décida de s’opposer à elle jusqu’à l’arrivée d’Ali, restant ainsi fidèle au calife régnant. Son armée sortit donc de Bassorah, prête à affronter celle dirigée par Aicha. Aicha, pour justifier sa venue et son combat, s’adressa à l’armée adverse, en dénonçant la lâcheté dont firent preuves les assassins d’Uthman, et combien il était important de le venger. Ceci eut pour effet de convaincre une partie de l’armée du gouverneur, qui se rangea à ses côtés.

La tradition rapporte que la bataille qui s’engagea ensuite dura pendant une journée entière, pour qu’enfin, le lendemain midi, une trêve soit proclamée. Après un accord entre Aicha et le gouverneur, il fut convenu d’envoyer un messager à Médine, afin que ce dernier rapporte si l’allégeance de Talha et Zubair fut obtenu par la force ou non. Si cela s’avérait exact, le gouverneur devrait démissionner de sa fonction et remettre Bassorah entre les mains d’Aicha ; Dans le cas contraire, cette dernière devait quitter Bassorah avec son armée. Lorsque le juge de Bassorah, envoyé à Médine pour récupérer les témoignages des croyants, eu confirmé la pression que subirent Talha et Zubair pour prêter allégeance à Ali, le peuple de Bassorah demanda au gouverneur de tenir sa parole et d’abandonner son siège. Ce dernier refusa, ayant reçu une missive d’Ali lui ordonnant de rester en place.

Le 4 du mois de Rabi-ul-Akhir, en l’an 36 de l’Hégire, l’armée d’Aicha pénétra par la force dans la ville de Bassorah, et captura le gouverneur. Un climat de terreur s’installa pendant quelque temps dans la ville de Bassorah. Beaucoup de gens étaient interrogés, et exécutés s’ils étaient soupçonnés d’avoir participé au soulèvement ayant aboutit au meurtre d’Uthman. Par la suite, Aicha, Talha et Zubair envoyèrent une missive à l’intention des différentes provinces du royaume, leur annonçant entre autres l’élimination de tout les traîtres habitant Bassorah.

Sachant pertinemment qu’il devrait affronter Aicha, Ali décida de laisser tomber son expédition contre Muawya, le gouverneur de Syrie, et de se concentrer sur la mobilisation d’une armée suffisamment puissante pour combattre l’ancienne épouse du prophète de Dieu (PBSL). Parmi les compagnons qu’il appela au combat, la quasi-totalité refusèrent, exprimant du dégoût à la simple idée de devoir affronter d’autres musulmans. On rapporte que parmi ces derniers, Saad bin Waqqas s’adressa à Ali ainsi : « Ô commandant des croyants, je veux une épée qui sépare les musulmans des non musulmans. Si tu me donnes cette épée, je combattrai à tes côtés. Si tu n‘as pas cette épée, je te prie de m‘excuser ».

La bataille du chameau

Une fois arrivé à Bassorah, Ali entama une série de négociations avec Talha et Zubair, afin de trouver une issue pacifique à la crise. A la suite de longues discussions de plusieurs jours, un accord de paix pouvait bientôt être signé, car Ali s’était engagé à réprimer l’assassinat d’Uthman, contre une promesse de la part d’Aicha, Talha, Zubair et de leurs hommes de lui rester fidèle et de le reconnaître comme calife.

Or, les rangs d’Ali comptés parmi eux Abdullah bin Saba, qui avaient été un des principaux investigateurs des émeutes qui avaient abouti à l’assassinat d’Uthman. Craignant d’être tué en cas de réconciliation, Abdullah bin Saba et ses compagnons décidèrent de lancer une attaque surprise de nuit contre l’armée d’Aicha, ce qui déclencha le début des hostilités entre les deux camps. La tradition retiendra cet affrontement sous le nom de : Bataille du Chameaux.

Au cours de la bataille, qui fut particulièrement acharnée et sanglante, plus d’une soixantaine des hommes d’Aicha moururent en essayant de protéger son chameau. L’affrontement tourna rapidement à un véritable carnage, qui allait se solder par un bilan lourd de presque 10 000 musulmans tués y compris Talha. Afin de mettre un terme à ce conflit fratricide, Ali ordonna de couper les pattes arrières du chameau d’Aicha. La bête s’écroula aussitôt et Aicha fut obligée de sortir de sa litière.

On raconte que malgré la furieuse bataille qu’ils venaient de livrer, Ali et Aicha en restèrent là (les liens du sang étant trop fort entre eux) et se séparèrent sans qu'aucun parti n’ait pris le dessus sur l'autre ; de même chaque combattant pu repartir chez lui avec ses biens, en toute quiétude. Seule la sensation d’avoir commis un affreux gâchis hantait à présent les esprits de chacun et tous retournèrent chez eux honteux des évènements qui venaient de se dérouler.

Ali, malgré l’acte de rébellion dont avait fait preuve les habitants de Bassorah à son égard, décida d’amnistier la ville. Il rappela également aux musulmans leur devoir d’unité et de respect vis-à-vis des commandements de Dieu.

Le calife décida également de nommer Kufa comme nouvelle capitale de l’empire, car c’était une ville riche, qui lui permettrait de disposer de suffisamment de ressources en hommes et armes pour la future campagne qu’Ali devrait sûrement mener en Syrie. En effet, Muawiya était à présent le seul gouverneur à ne pas encore avoir prêté allégeance au calife Ali.

La campagne de Syrie

Muawiya avait été nommé gouverneur par le calife Umar Ibn Al Kattab, et bénéficiait d’un grand prestige au sein de la contrée qu’il administrait. Quand Uthman fut assassiné, Muawiya ne put accepter l’opinion d’Ali de laisser le meurtre d’Uthman sans vengeance immédiate.

Malgré plusieurs messagers envoyés de part et d’autre par Ali et Muawiya, pendant une période de plusieurs semaines, une alternative à la guerre ne put être évité, Ali étant finalement accusé par Muawiya et ses partisans de couvrir le meurtre du précédent calife Uthman.

La bataille eu donc lieu à Siffin, et commença le premier jour du Mois de Saffar, en l’an 37 de l’Hégire. Elle fut particulièrement violente, Ali et Muawiya étant tout deux de fiers combattants. Finalement, Ali ordonna à ses troupes de se replier, afin de discuter avec Muawiya d'un arrangement. Muawiya proposa que deux juges, chacun issu d’un camp différent soit nommé, afin de trancher sur la solution à apporter au différent qui oppose Ali à Muawiya. Ali accepta à contrecoeur, et les juges avaient désormais jusqu’au mois de Ramadan pour trouver une issu finale au problème qui avait déjà fait tant de victimes parmi les musulmans.

Le pouvoir d’Ali s’affaiblit

Dans l’armée conduite par Ali, beaucoup furent ceux qui refusèrent l’accord conclu entre le calife et Muawiya, qu’il considérait comme défavorable envers Ali et même irréligieux. Ali eu beau essayer de raisonner ses hommes, leur assurant que le jugement rendu par les deux juges serait en conformité avec le Livre d’Allah, ces derniers restèrent cependant dans un grand doute concernant le peu d’autorité dont jouissait maintenant le calife sur son empire. Le fait aussi que beaucoup de musulmans soient mort pour rien augmentait la colère au sein du peuple.

Après les six mois de délibération, les juges se rencontrèrent en un lieu neutre à Doumat al Jandal (24), et décidèrent d’un commun accord qu’il était de leur devoir de nommer un nouveau calife, en remplacement d’Ali devenu trop impopulaire au sein de son royaume. Ils se mirent également d’accord sur le fait que Muawiya ne pouvait également être nommé pour le califat.

Le juge envoyé par Ali, Abou Moussa, s’adressa à la foule pour proclamer la décision de retirer le califat à Ali et d’en proclamer un nouveau hormis Muawiya. Le juge envoyé par Muawiya, Amr bin Aas s’adressa ensuite à la foule en proclamant également l’éviction d’Ali, mais ajouta, en violation avec sa parole antérieure, que Muawiya pouvait très bien être calife. Se rendant compte qu’ils venaient d’être bernés, les partisans d’Ali s’en allèrent, non sans montrer leur mécontentement, fort déçus par le manque d’honnêteté dont venait de faire preuve Muawiya et son juge. Ali du reconnaître que Muawiya n’avait nullement eu le souhait de juger selon le Livre de Dieu, et qu’il s’était fait berner.

A partir de là, la branche des kharijiites (25) se renforça et s’installa à Nehrwân. Ils admettaient uniquement l’autorité de Dieu, en refusant toute allégeance à un calife (26). Ali, devant l’impossibilité de leur faire entendre raison pacifiquement, du mater lui–même la rébellion de ces dissidents au cours de la bataille de Nehrwân. Cependant leur influence continua à se répandre dans le royaume.

Destituer Muawiya était la principale priorité d’Ali. Pourtant, du fait de son autorité déclinante, il dut se rendre à l’évidence qu’il ne pourrait jamais réunir suffisamment d’hommes pour le vaincre. Pendant ce temps, Muawiya à la tête d’une armée de plus d’une dizaine de milliers d’hommes, avait réussi à s’emparer aisément de l’Egypte. Peu de temps après, les provinces du Hijaz furent aussi récupérés par Muawiya, qui réussit même à obtenir de son messager, un homme cruel du nom de Bisr, l’allégeance de la population de Médine et de la Mecque. Bisr se rendit ensuite au Yémen, et massacra de nombreux partisans d’Ali. Le calife était maintenant en danger sur ses propres terres.

Mort d'Ali et naissance du mouvement Chiite

Après la guerre qui opposa les partisans d’Ali et ceux de Muawiya, et les événements qui s’en suivirent, Ali commença à se rendre compte qu’il avait été mis en défaut sur le terrain politique, pris du recul et se résigna à l’arbitrage populaire des musulmans. Peu de temps avant de mourir, il leur déclara « Je ne vous ordonne rien, je ne vous interdis pas non plus de choisir qui vous voulez ».

De leur coté, les kharijis souhaitaient plus que jamais que les problèmes au sein du califat perdurent. Ils se moquaient ouvertement d’Ali, de Muawiya et de son second Amr bin Aas, qui pour eux ne valaient guère mieux. Ils montèrent ainsi un plan qui devait aboutir à l’assassinat des trois hommes le même jour, au moment où ces derniers se rendraient à la prière de l’aube. Or, Dieu voulut que seul Ali n’échappe pas à la tentative d’assassinat dont il fut l’objet, Muawiya parvenant à s’échapper de justesse avec une légère blessure, et Amr bin Aas restant au lit ce jour là pour cause de maladie.

La tradition rapporte que le vendredi 19 du mois de Ramadan de l'an 41 de l'Hégire (661 après JC), Ali se rendit à la mosquée de Kufa pour accomplir la prière matinale. Alors qu’il demandait aux fidèles rassemblés dans la mosquée de se préparer pour la prière, un homme se jeta sur lui et le blessa par son épée, avant que Abderrahman Ibn Mouljam (27), ne lui porte le coup mortel. On raconte qu'Ali, saignant abondamment, eu le temps de murmurer l’ordre de ne pas tuer Ibn Mouljam, souhaitant le juger lui-même s’il parvenait à guérir.

Mais, l’état d’Ali empira, et pressentant sa fin proche, il sollicita aussitôt ses fils Hassan et Hussein, et leur fit ses dernières recommandations avant de partir vers la dernière demeure. On relate qu’Ali s’adressa à ses fils en ses termes : « Voici mes derniers conseils : Craignez Allah et ne courrez jamais après ce monde. Ne sollicitez jamais une chose hors de votre portée. Soyez toujours véridique, clément et serviable. Arrêtez la main de l’oppresseur et aidez l’oppressé. Suivez les commandements du Coran sans prêter attention aux dires des autres ». Quand les partisans d’Ali demandèrent s'ils devaient prêter allégeance à son fils aîné Al Hassan, ce dernier leur laissa le choix, ne voulant probablement plus se mêler de la politique.

Ali rendit l'âme le matin du 21 Ramadan de l'an 661, et alors qu’il rendait son dernier souffle, il répéta ces derniers versets du Coran, comme pour rappeler à ses bourreaux tout ce qu’il avait fait pour l’Islam, et tout le mal qu’on lui avait fait en retour :

[Quiconque fait un bien fût-ce du poids d'un atome, le verra,
et quiconque fait un mal fût-ce du poids d'un atome, le verra.]

Sourate 99 (La secousse) - versets 7 et 8

 

Vie de Aicha, épouse du prophète (saw)

30/04/2013 20:39

Résumé du livre : La vie de Aîcha , épouse du Prophète (saws)

                                           L’enfance 

Aicha est née vers la fin de la quatrième année de la mission du Prophète saws. Elle est donc née et a grandit dans un foyer musulman. Les parents de Aicha étaient très investis dans la nouvelle religion. La petite Aicha recueillait passionnément les pratiques de l’Islam.
Elle était, depuis son plus jeune âge, dotée d’un grand sens des responsabilités, elle posait des questions extrêmement intelligentes. Elle avait une très bonne mémoire et ses commentaires sur des personnes ou sur des choses étonnaient ses parents.
Sa mémoire était si grande qu’elle connaissait quelques passages du Coran par cœur. Elle les recueillait de son père. Elle avait un peu plus de huit ans quand eut lieu l’émigration (la Hijra) du Prophète saws de la Mecque vers Médine.
Quelques années plus tard, personne ne pouvait détailler la Hijra d’une façon aussi précise que Aicha.

 

                                                    Le mariage

Othmane Ibn Maz’oune était un compagnon intime du Prophète saws, il raconta à sa femme combien la mort de Khadija avait affecté la vie du Prophète saws.Sa femme Khawla, réfléchit à la question et alla un jour trouver le Prophète saws.Elle lui demanda pourquoi il ne se remarierait pas et lui proposa Aicha la fille d’Abu Bakr et la veuve Saouda, fille de Zam’ah, le Prophète saws envoya Khawla en parler a leurs tuteurs.
Khawla partit trouver Oum Romane, la femme d’Abu Bakr, pour lui faire part de la demande en mariage du Prophète saws concernant Aicha. Elles attendirent Abu Bakr, sa première réaction fût une réaction de surprise. Il se demanda si le Prophète saws pouvait épouser la fille de son frère, Khawla transmit au Prophète saws qui répondit qu’il est son frère en Islam et que le mariage avec sa fille lui est licite. Abu Bakr fut très content des commentaires du Prophète saws cependant, il y avait un obstacle, Aicha était déjà fiancée mais le garçon et ses parents étaient toujours des non-croyants. Abu Bakr régla cette question, il pouvait maintenant marier sa fille au Prophète saws.

             "J'étais en train de jouer sur une bascule et mes longs cheveux flottant au vent étaient ébouriffés?", dit-elle. "Ils vinrent, me prirent de mon jeu et me préparèrent". Ils la vêtirent d'une robe de mariée faite de fin tissu à rayures rouges de Bahrayn et ensuite sa mère l'emmena à la maison récemment construite où des femmes des Ansars attendaient devant la porte. Elles l'accueillirent en disant : "Pour toujours et dans la joie, soit la bienvenue !" Alors, en présence du Prophète (P. S. soient sur lui), souriant, un bol de lait fut amené. Le Prophète (P. S. soient sur lui) en but lui-même et en offrit à Aicha (Allah soit satisfait d?elle). Elle refusa timidement mais il insista, elle but et offrit le bol à sa s?ur Asma (Allah soit satisfait d?elle) qui était assise à ses côtés. D'autres en burent aussi et ce fut simple et solennel. 

Elle devait alors avoir 9ans selon certains, 8 ou 10 selon d'autres.

 

La permission des ablutions pulvérales est descendue de part sa bénédiction


Aïcha (Allah soit satisfait d?elle) a dit : Nous étions partis avec l'Envoyé d'Allah (P. S. soient sur lui) pour une de ses expéditions quand, arrivés à Al-Baydâ' - ou à Dhât Al-Jaych, mon collier se coupa et tomba à mon insu. Le Prophète fit halte pour le rechercher et tout le monde s'arrêta également. Il se trouvait que nous n'étions pas auprès d'un point d'eau et que nous étions en défaut d'eau. Ensuite, les fidèles allèrent trouver Abou Bakr et lui dirent : "Ne vois-tu pas ce qu'a fait Aicha; elle a obligé l'Envoyé d'Allah (P. S. soient sur lui) et ses compagnons à s'arrêter bien qu'ils ne soient pas sur un point d'eau et qu'ils n'en aient pas apporté avec eux". Abou Bakr vint alors me trouver alors que l'Envoyé d'Allah (P. S. soient sur lui), la tête posée sur ma cuisse, s'était endormi. "Tu as retenu, me dit-il, l'Envoyé d'Allah (P. S. soient sur lui) et tout le monde bien qu'ils ne soient pas sur un point d'eau et qu'ils n'en aient pas apporté avec eux". Et Abou Bakr de continuer à me gronder et de m'adresser tous les reproches qu'il plût à Allah de lui laisser dire, et de me donner des coups de main à la taille. Il ne m'empêcha de bouger que (la peur de déranger) l'Envoyé d'Allah (P. S. soient sur lui) qui dormait sur ma cuisse. L'Envoyé d'Allah (P. S. soient sur lui) se leva le lendemain matin et, comme on était sans eau, Allâh révéla le verset concernant les ablutions à sec et on les fit. "Ô famille de Abou Bakr, s'écria 'Usayd Ibn Al-Hudayr, un des nobles, ce n'est pas la première de vos bénédictions!". Alors, ajouta Aicha, quand nous fîmes lever le chameau qui me servait de monture, nous trouvâmes le collier sous l'animal". (Rapporté par Mouslim n° 550)

 

 

Le choix entre le bas-monde et l'au-delà


Une fois, le Prophète (P. S. soient sur lui) demeura loin de ses épouses pendant un mois car elles l'avaient attristé en lui demandant ce qu'il n'avait pas. C'était après l'expédition de Khaybar, quand une hausse des richesses aiguisa l'appétit de ceux qui étaient présents.

D'après Aicha (Allah soit satisfait d'elle), Quand l'Envoyé d'Allâh (P. S. soient sur lui) reçut d'Allah l'ordre d'offrir à ses femmes de choisir (entre leur union avec lui ou bien les biens de ce monde au lieu de ceux de la vie future), il vint me trouver la première et me dit : "Je vais t'entretenir d'une affaire, mais ne te hâte pas de me répondre tant que tu n'auras pas consulté tes parents". Or il savait bien que ni mon père, ni ma mère ne m'engageraient à me séparer de lui. Puis, il poursuivit : "Allah, l'Exalté a dit : {Ô Prophète! Dis à tes épouses : Si c'est la vie présente que vous désirez et sa parure, alors venez! Je vous donnerai (les moyens) d'en jouir et vous libérerez (par un divorce sans préjudice). Mais si c'est Allâh que vous voulez et Son Messager ainsi que la demeure dernière, Allâh a préparé pour les bienfaisantes parmi vous une énorme récompense"}. "A quoi bon, lui répondis-je, consulter mon père et ma mère, puisque c'est Allah, Son Envoyé et la demeure dernière que je désire?" Les autres épouses du Prophète (P. S. soient sur lui) firent de même.(Rapporté par Mouslim n°2696)

 

                                      La calomnie 

Avant le voyage, Aicha emprunta un collier à sa sœur Asma. Au retour, la caravane campa la nuit. Le lendemain matin, elle était prête à repartir, Aicha avait envie de prendre l’air donc elle marcha un peu dans le désert, sans informer qui que ce soit car elle pensait être bientôt de retour. En revenant, elle remarqua que le collier était perdu, elle se mit tout de suite à sa recherche, c’était un bijou emprunté qu’elle devait rendre à sa sœur.
Elle le retrouva enfin et retourna en vitesse mais la caravane était déjà partie, et comme Aicha était très mince et légère, on ne remarqua pas son absence. Se retrouvant seule, Aicha s’allongea calmement sur le sol car elle était sûre qu’en s’apercevant de son absence on enverrait quelqu’un à sa recherche.
Un peu plus tard, Safwan Ibn Mouattal, un compagnon vint en retardataire. Son travail était de récupérer ceux qui s’étaient écartés et les objets tombés. De loin, il vit Aicha et la reconnut. Il l’appela et elle se leva, Safwan la prit sur son chameau, il conduisit lui-même le chameau et rejoignit la caravane à l’heure du repos de midi.
Ce simple incident fut très vite tourné en une histoire calomnieuse par Abdoullah Ibn Oubbay et ses valets, qui trouvèrent là une occasion de nuire au Prophète saws et à l’Islam.
Aussitôt que la caravane arriva à Médine, les hypocrites commencèrent à salir la renommée de Aicha. Ils détournèrent l’incident du collier pour dire aux gens que Aicha n’était pas chaste.
L’histoire se répandit rapidement. Abdoullah Ibn Oubbay réussit à gagner le soutien de trois personnes :
-Hassan Ibn Thâbit le poète qui avait une dent contre Safwan.
-Hamna qui avait une dent contre Aicha.
-Moussattah qui lui en voulait à Abu Bakr.

                             La douleur de Aicha


Les hypocrites semblaient avoir remporté une victoire spectaculaire. La calomnie se répandit rapidement. Les honnêtes musulmans étaient profondément affligés et ils déclarèrent :
« Gloire à Dieu ! Ceci est une fausseté évidente ! »Aicha ne savait rien de la calomnie jusqu’au soir où la mère de Moussattah la mis au courant de la participation de son fils à cette campagne calomnieuse. Aicha abasourdie, alla chez sa mère, une femme Ansarite arriva et raconta toute l’histoire à la mère de Aicha, celle-ci tomba et s’évanouit. Aicha fut bientôt au lit avec une grosse fièvre.
Le Prophète saws vint lui aussi à apprendre la malicieuse accusation mais tant que la vérité n’était pas établie, il ne pouvait rien faire. Il entrait de temps en temps dans la chambre de Aicha, s’informait de sa santé et s’en allait. Ceci amena Aicha à croire que le Prophète saws n’était pas certain de son innocence. Alors, elle demanda la permission du Prophète saws d’aller à la maison de ses parents.
Virent ensuite les pires moments de sa souffrance. Jour et nuit, des larmes ruisselaient de ses yeux. Elle ne pouvait même pas dormir, sa tête tournait et ses yeux s’inondaient de larmes. Un jour, elle était tellement désespérée qu’elle voulut mettre fin à ses jours en se jetant dans un puits. Ses parents affligés faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour la consoler mais elle ne connut aucun réconfort.

                                    Aicha déclarée innocente

Quand Safwan apprit la calomnie, il devint fou de rage, il sortit son épée et voulu attaquer le poète Hassan. La situation fut rapportée au Prophète saws qui rétablit la paix entre les deux hommes. Le Prophète saws commença ensuite une enquête :
Oussama déclara « C’est un gros mensonge ».
La réponse de Ali fut la suivante : « Il n’y a pas de disette de femmes dans le monde. »Il voulait dire par qu’au cas où le Prophète saws attachait de l’importance à la calomnie, il pouvait divorcer de Aicha.
Zaynab, la sœur de Hamna, déclara « Je ne connais que de la vertu en Aicha. »Le Prophète saws rassembla alors tous les compagnons dans la Mosquée et leur expliqua comment Abdoullah Ibn Oubbay avait mis sur pied cette campagne salissante.
A la fin, il dit : « Oh Musulmans ! Ce marchand de discorde a fabriqué un mensonge sur ma famille. Qui le punira de ma part ? »
Le chef de la tribu Aws dit « Messager de Dieu, si vous le permettez je ferai tomber sa tête » Mais Abdoullah Ibn Oubbay appartenait à la tribu Khazraj, le chef de cette tribu, s’adressant au chef de Aws, dit : « Qui êtes-vous pour vous ingérer dans les affaires des Khazraj ? ».Ceci provoqua des protestations des Aws, la dispute prenait une mauvaise tournure. Mais le Prophète saws intervint et le problème fut résolu à l’amiable.
Le Prophète saws se dirigea vers la maison d’Abu Bakr, Aicha était au lit avec une douleur profonde. Il s’adressa à elle : « Aicha si tu es coupable, confesse ta faute et repens-toi. Certainement, Dieu accepta ton repentir. Mais si tu es innocente Dieu Lui-même déclara ta chasteté. »Aicha dit alors : « Dieu sait très bien que je suis innocente. Mais si malgré l’innocence, je fais une confession, qui va douter de la vérité de l’allégation ? Et si je nie l’allégation, qui va croire ? Ma position est comme celle du père de Joseph qui a déclaré que la patience est la meilleure. »Ces mots avaient visiblement touché le Prophète saws, il se prosterna sur le sol. Il se leva quelques instants après, des gouttes ruisselaient sur son visage.
La Révélation Divine avait déclaré l’innocence de Aicha par les mots suivants :
« Les calomniateurs sont parmi vous. N’y voyez pas un mal, c’est un bien pour vous. Chacun d’eux porte la faute qu’il a commise et celui qui en a la plus lourde part, à lui le tourment sans borne. Si seulement croyants et croyantes, en l’entendant, avaient pensé en eux-mêmes du bien de cette affaire lorsqu’ils en ont entendu parler : c’est une calomnie manifeste. » (Coran 24/ 11)

 

                                                                                                     La mort de son père (13 H)


Alors qu'Abou Bakr agonisait il se découvrit le visage et dit à sa fille 'Aicha qui était affligée: "Ne sois pas dans cet état mais récite plutôt : (Et puis voici le vertige de la mort, dévoilant du coup la vérité. Voilà Homme ce que tu cherchais à fuir !)(50/19) Abou Bakr dit ensuite : "Prenez ces deux habits, lavez les, et utilisez les pour mon linceul ; car les vivants ont plus besoin du neuf que le mort !"


La bataille du chameau (36 H.)


Talha et Az-zoubayr ont rencontré Aicha qui y était allée pour le pèlerinage. Ils ne comprennent pas les intentions de Ali et en toute bonne foi croient que c'est parce que les insurgés le soutiennent qu'il refuse de leur appliquer le talion. A la tête de tout un groupe, ils partent donc pour l'Irak pour appeler les gens à soutenir leur demande de l'application du talion.Aicha est traitée par Ali avec tous les égards qui lui sont dus; il demande à Muhammad Ibn Abî Bakr, de la conduire à Médine. Le Prophète lui avait dit un jour: "Quelque chose surviendra entre toi et Aicha. Je serai alors le plus malchanceux des humains ! S?était exclamé Ali. Non, mais quand cela arrivera, fais-la retourner à son lieu de sécurité"

 

 

Le Rang Unique de Aisha

Aisha est, indiscutablement, l'un des plus grands professeurs qu

 

e l'Islam ait produit. Elle appartient à l'ensemble des théologiens illustres qui ont continué le travail et la mission du Prophète après sa mort, en interprétant et transmettant ses enseignements. Parmi les hommes, plusieurs noms pouvait prétendre cette distinction, mais parmi les femmes, Aisha était la seule.

Pendant neuf années, elle partagea sa vie avec le Prophète, recevant plus d'attention que les autres épouses. Avec ses dons naturels extraordinaires, Aisha en tira les meilleurs profits.

L'islam est un code de vie complet qui guide les pas des croyants dans tous les domaines d'activité humaine. Les femmes ont leurs problèmes particuliers. En tant que femmes et mères, elles doivent remplir des devoirs différents de ceux des hommes.

C'était à travers ses femmes que le Prophète a transmis ses enseignements au monde féminin. Aisha est facilement devenue la source la plus sûre de ses enseignements. Aisha était dotée d'une mémoire étonnante, à laquelle peut s'ajouter une habituelle observation attentive. Tout cela lui permettait de décrire en détails les expériences remontant aussi loin que son enfance. Ces qualités firent de Aisha une autorité très importante de la loi islamique.

Les sources ultimes de la loi en Islam sont le Coran et la Sunna. Plusieurs chapitres du Coran furent révélés dans la chambre d'Aisha. Son observation attentive et sa mémoire étonnante lui permirent de mémoriser les faits et les dires du Prophète en différentes occasions. Tous ces faits faisaient que son opinion sur les points de la loi était très respectée. En voici quelques exemples :

A la mort de Saad Ibn Abu Waqqas, Aisha suggéra que sa prière funéraire soit lue dans la mosquée du Prophète. Les gens y firent une objection. « Les gens ont une mauvaise mémoire ! s'exclama Aisha. Le Messager d'Allah a fait celle de Said Sohail Ibn Baidha dans cette mosquée. »

Une fois, quelques Compagnons racontèrent aux gens que les pleurs et les lamentations des parents ajoutent quelque chose au châtiment de la personne morte. Ils citèrent un hadith du Prophète à l'appui. Quand la question fut rapportée à Aisha, elle dit : « Qu'Allah leur pardonne ! Ils n'ont pas menti, mais ils ont oublié ou mal compris. Le fait réel est qu'un jour le Messager d'Allah passa à côté d'une procession funéraire d'une juive dont les parents pleuraient et gémissaient. A cela, il fit cette remarque :  Ces gens hurlent et elle subit le châtiment. »

Une fois, le Compagnon très connu Abu Hurayra dit aux gens : « Si quelqu'un prie et qu'une femme ou un âne ou un chien passe devant lui, sa prière est annulée. » Quand ce récit arriva aux oreilles de Aisha, elle s'exclama : « Quoi ! Veut-il dire qu'une femme ne vaut pas mieux qu'un âne ou un chien ? Ma chambre était si petite que mon bistarah (matelas) se trouvait juste en face du tapis de prière du Prophète. Quand il priait, j'étais allongée dans mon lit, mes pieds pendillant au dessus de son tapis. Quand il allait se prosterner, il touchait mes pieds et je les retirais. Je les tendais de nouveau après cela. Il m'arrivait quelques fois par nécessité, de passer devant lui pendant qu'il priait. »

Cette explication amena Abu Huraira à retirer ce qu'il avait dit.

Aisha vécut un demi-siècle après le Prophète. La période qui suivait sa mort était la période des Compagnons qui avaient quelques difficultés à se diriger à partir du Coran et de la Sunna. Les Compagnons chefs moururent un par un. Il y eut alors une génération qui n'avait pas de connaissances personnelles sur la façon de vivre du Prophète. Seule une poignée de Compagnons qui étaient très jeunes à la mort du Prophète, était les porte-flambeaux de la connaissance, pour cette génération. Abullah Ibn Omar, Abdullah Ibn Abbas et Aisha appartenaient à ce groupe.

L'Amour pour la vérité

Aisha avait une telle passion pour la vérité que comme son illustre père, elle reçut le titre de "Véridique". Elle n'a jamais hésité de déclarer que ce qu'elle pensait était la vérité. Pour rien au monde, elle n'aurait abandonné son devoir envers Dieu et les hommes.

Les Califats d'Abu Bakr et d'Omar furent des périodes d'harmonie interne. Les musulmans combattaient les ennemis étrangers et devaient se serrer les rangs. Pendant le Califat d'Outhman, la situation changea. L'ère de conquête prit fin. Les gens commencèrent à exprimer le désir de vivre une vie aisée et confortable. Des querelles réciproques commencèrent, des rivalités oubliées refirent surface. Des redistributions inégales des biens produisirent une multitude de maux sociaux. La main du Calife agé était trop faible pour mettre un terme à cela.

Comme des sentiments d'insatisfaction et d'inquiétude grandissaient, on recherchait la sérénité de Médine. Ceux qui avaient des plaintes s'adressèrent aux Compagnons et aux Mères des Croyants. Aisha était parmi ceux qui considéraient comme capables d'améliorer les choses. Elle déclara très vite sa désapprobation de la politique d'Outhman. Cependant, elle était strictement contre la violence. Quand Oushtar Nakhi, le chef rebelle suggéra que Outhman fut tué, elle exprima son horreur. Son propre frère Muhammed, agissait contre le Calife. Elle le supplia de ne pas utiliser des méthodes illégales et le pria de l'accompagner à la Mecque pour le Pèlerinage. Mais il refusa d'accepter ce conseil.

L'assassinat d'Outhman a tellement secoué Aisha qu'elle exprime ouvertement sa haine pour cette acte, en des termes violents. Elle fut même décidée de marcher su Bassora à la tête d'une armée. Rien d'autre qu'un profond sens du devoir, l'amena à tirer l'épée contre Ali. Elle a été absente de Médine pour quelques temps et ses points de vue sur les tragiques incidents dans la capitale étaient basés sur les récits de Talha et Zoubair. Naturellement, elle dut faire confiance aux récits de ces témoins oculaires. Aussi, la solution qu'elle avait choisie n'était pas celle de son propre choix. Cependant, au moment où elle réalisa son erreur, elle ne perdit pas de temps à la confesser. Elle a fait tout ce qui était en son pouvoir pour se corriger. Une fois, quelqu'un lui demanda :« Qui le Prophète aime-t-il le plus ? Fatima ! fut la réponse. Et parmi les hommes ? Son mari Ali qui était le premier pour les prières et pour le jeûne. »

Les dix huit derniers années de la vie de Aisha ont été vécues sous l'autorité de Mouawiya. Contrastant avec le Califat des quatres Califes bien guidés, celui de Mouawiya était un cas particulier. Aisha n'a jamais hésité à déclarer la vérité. Hajr Ibn Abdi, un Compagnon, vivait à Koufa. Il était un partisan d'Ali. Le gouverneur de Koufa l'arrêta et l'envoya à Damas. Quand Aisha apprit cela, elle envoya immédiatement un homme à Mouawiya, lui demandant de ne pas gêner Hajr. Cependant, Hajr fut tué avant que le messager n'arrive. Quand Mouawiya visita Médine par la suite, la première question que Aisha lui posa, fut celle-ci : « Mouawiya ! Qu'est il arrivé à votre prudence au sujet de Hajr ? »

La guerre civile qui suivit l'assassinat d'Ouhtman divisa les musulmans en trois groupes. Les habitants de l'Iraq et de l'Egypte disaient du mal d'Outhman et de ses parents. Ceux de Syrie en faisaient de même pour Ali. Les Kharijites haïssaient les deux groupes. Regrettant cet état des choses, Aisha fit cette remarque : « Allah ordonne dans le Coran de demander Sa miséricorde et Ses bénédictions pour les Compagnons du Prophète, mais ces gens jettent des malédictions sur eux ! »

Une fois, Mouawiya écrivit à Aisha, lui demandant un conseil. Elle lui donna cette réponse :« J'ai entendu le Messager d'Allah dire : Celui qui essaie de contenter Allah, ne se souciant pas du mécontentement des gens, sera protégé contre la méchanceté des gens. Mais celui qui contente les gens au prix du mécontentement d'Allah, sera abandonné par Allah à la merci des gens. »

Pendant sa vie, Mouawiya  commença à faire prêter serment d'allégeance à son fils Yazid. Aisha n'apprécia pas cela. Abdullah Ibn Zoubeir et quelques autres chefs s'opposèrent sans peur à cette proposition. Quand, lors d'une visite à Médine, Mouawiya s'en plaignit à Aisha, elle répondit :« Faites ce qui vous semble être bon ! Je demande une seule chose : Ne forcez pas ces hommes à agir contre leur gré ! »

Un Grand Professeur

L'islam insiste beaucoup sur l'importance de l'éducation. Le Prophète lui même, était le plus grand professeur de l'histoire. Il voulait que l'éducation se répande. Pour cela, il rassembla toutes les personnes de talent et d'une grande vertu et les forma spécialement, pour travailler comme professeurs après lui. Aisha était l'un de ces professeurs.

Sa propre éducation et instruction commencèrent à l'âge de neuf ans, quand elle arriva chez le Prophète. Elles continuèrent jusqu'à ses dix-huit ans. Cela fit d'elle un des plus grands professeurs de son siècle. Elle vécut jusqu'à l'âge de 67 ans, assez longtemps pour aider les gens à trouver des solutions à des problèmes d'une période si différente de celle du début de l'Islam. Elle partageait cette distinction avec de grands maîtres comme Abdullah Ibn Omar, Abdullah Ibn Abbas, Abu Hurayra et Zaid ibn Thabit. Ces professeurs célèbres firent de Médine, le plus grand centre d'étude du monde. L'école de Aisha était considérée comme le siège le plus important du savoir.

Aisha continua à dormir encore quelque temps dans la chambre du Prophète, à côté de sa tombe. Une nuit, elle le vit en rêve. Le lendemain, elle emménagea dans la chambre voisine. Au cours du temps, la chambre devint le centre le plus important de l'éducation. En face de la porte, il y avait un rideau. Aisha s'asseyait derrière le rideau. Des filles, des garçons et les hommes pour lesquels elle n'avait pas à observer le voile, entraient dans la pièce et s'asseyaient en face d'elle. Les autres prenaient place dans la cour de la mosquée, près du rideau.

La méthode d'enseignement adoptée était une combinaison de conversation et de discussion. Quelquefois, elle parlait d'un sujet et les autres écoutaient. A la fin de l'exposé, on posait des questions et on y répondait. Quelquefois, la leçon prenait la forme de questions posées par les élèves et de réponses détaillées, données par le professeur. En d'autres occasions, on commençait une discussion, les élèves et le professeur y prenant part librement. Aisha veillait bien à la prononciation et à l'accent. Les fautes étaient corrigées immédiatement.

Quelques uns des adultes assistaient aux cours de temps en temps. La plupart des garçons et filles, cependant, étaient des étudiants réguliers. Les orphelins de Médine bénéficiaient d'une attention spéciale de la part de Aisha. Elle s'occupait de toutes leurs dépenses. Les personnes qui avaient eu le privilège d'étudier avec Aisha surpassaient leurs camarades.

Aisha était la plus gentille avec ses élèves que leurs propres mères. Elle en adopta quelque uns.

Son amour et son attention pour ses élèves étaient tels que sa propre famille les enviaient. Elle aimait chèrement son neveu Abdullah Ibn Zoubeir. Mais il enviait quand quand même Aswad, un élève prometteur de Aisha. Ses élèves aussi, avaient la plus grande estime pour elle.

Le nombre d'élèves qui profita de son éducation se comptait par centaine. Rares étaient les savant en hadiths qui n'avaient pas bénéficié directement de ses connaissances. Les plus grands noms parmi eux sont :

Orwa frère d'Abullah ibn Zoubeir et neveu de Aisha. Il fut élevé par elle. Il était en passe de devenir le premier savant de Médine.

Qacim, un autre neveu de Aisha. Il était le fils de son frère Muhammed. Etant devenu orphelin, elle l'éleva. Il était en passe de devenir un grand savant de la loi islamique.

Abu Salma, fils d'Abdur Rahman Ibn Aouf lui aussi était orphelin et fut élevé par Aisha. Il était en passe de devenir un grand savant en hadith.

Massrouq, le jeune d'Iraq que Aisha avait adopté. Il devint plus tard, l'autorité principale de la loi islamique en Iraq.

Imam Nakhi, d'Iraq. Les autres étudiants iraquiens enviaient sa chance d'avoir étudié avec Aisha.

Omerah bint Abdur Rahman, une fille Ansari. Elle était l'élève la plus brillante parmi les filles, et très aimée de Aisha. C'était elle qui écrivait les lettres de Aisha. Les hadiths rassemblés par le Calife Omar ibn Abdul Aziz pendant son règne, étaient scrupuleusement examinées par Omerah.

Aisha accomplissait régulièrement le Hadj chaque année. Pendant le Hadj, sa tente devenant l'endroit le plus inspirant dans l'immense assemblée. Les gens de différents pays, se pressaient vers cette tente pour trouver des réponses à leurs questions. Aisha était extrêmement polie envers les gens. Si quelqu'un hésitait de poser une question, elle disait : « Vous pouvez librement me poser n'importe quelle question que vous poseriez à votre propre mère ! »

La mort de Aisha

Même quand elle était âgée, Aisha continuait à servir l'islam et les musulmans avec la même vigueur. Elle devenait si chère au coeur du peuple qu'elle fut la personne la plus aimée et la plus respectée de son temps.

Dans le mois de Ramadan de l'an 58 de l'hégire, Aisha tomba soudainement malade. Les jours passèrent et sa condition s'aggravait. Les gens accouraient pour prendre des nouvelles de sa santé.

Le célèbre compagnon et cousin du Prophète, Abdullah Ibn Abbas lui rendit un jour visite. Elle hésitait à le recevoir car elle avait peur qu'il commence à faire des éloges sur ses services rendus à l'islam. Poussée par ses neveux, elle le reçut.

Après quelques informations sur sa santé, le visiteur commença à faire des compliments à la mère des Croyants. « Tu étais la femme préférée du Prophète. A cause de toi, Allah a révélé les versets se rapportant au Tayamoun ; des versets du Coran parlent de la pureté de ton caractère. Ces verset sont aujourd’hui récités dans les mosquées, jour et nuit ! »

Ibn Abbas ! dit-elle, d'une voie faible, n'en dit pas plus. Je souhaite n'être jamais née ! (Se remémorant le fardeau de la Bataille du Chameau)

Quand sa fin était proche, Aisha dicta sa dernière volonté : « Ne m'enterrez pas dans mon ancienne maison, au côté de mon mari car j'ai commis une faute. Enterrez-moi dans le cimetière de Médine, aux côtés des autres femmes ! Enterrez moi la nuit, n'attendez pas le matin ! »

Quelqu'un suggéra : « Il serait préférable de vous enterrer là ou le Prophète et votre père Abu Bakr reposent ! » « Dans ce cas, dit Aisha, toute ma repentance aura été vaine et je devrais me repentir à nouveau. »

Au soir du 17 Ramadan, Aisha Siddiqua, la Véridique, mourut paisiblement. Elle avait 67 ans. La prière venait de se terminer quand la nouvelle se répandit dans la ville. Elle affligea tout le monde. Des foules se rassemblèrent dans les rues.

« Hélas ! disait-on. Les gens viennent d'être privés du grand professeur, formé spécialement par le Prophète lui-même ! »

En accord avec sa volonté, Aisha fut enterrée dans le cimetière de Médine. Des milliers de personnes assistèrent à la prière funéraire qui fut dirigée par Abu Huraira. Jamais auparavant dans l'histoire de Médine, des funérailles ne furent aussi largement assistés la nuit. Des foules énormes de femmes sortirent dans la rue, donnant à cette circonstance un aspect de recueil national.

Le Personnage

La vie de Aisha démontre à quel degré peut s'élever une femme musulmane. Avant l'avènement de la religion, une femme n'avait presque aucun droit. L'islam l'a soudainement élevée au plus haut sommet de la dignité humaine tout en insistant sur la douceur et la pureté de sa nature. L'exemple de Aicha montre comment cela peut se faire. Elle était rigoureuse au sujet du voile et du code moral et pourtant, elle a joué un rôle vital dans la vie sociale, religieuse et politique de son pe

Aisha était une femme pieuse. En plus des cinq prières obligatoires, elle s'attachait également aux surérogatoires et elle jeunait fréquemment même après le mois de Ramadan. Aisha observa toute sa vie le même état d'ascétisme que durant la vie du Prophète. Elle n'avait pas de passion pour les beaux vêtements. Elle n'avait qu'un seul ensemble à la fois. Quand il se déchirait, elle s'en procurait un autre. Aussitôt qu'elle recevait un peu d'argent, elle le distribuait aux pauvres. Une fois, Mouawiya lui envoya 100 000 dirhams. Elle jeûnait ce jour là. Elle les distribua immédiatement, sans rien garder pour elle. Le soir, elle n'avait rien à manger. « Pourquoi ne m'as tu pas rappelé de garder quelque chose pour ce soir ? » dit-elle à la servante.

La malveillance n'est jamais entrée dans son coeur, bien que la provocation fût grande. Une fois, un égyptien lui rendit visite : « Quel genre d'homme est votre gouverneur ? » demanda-t-elle. Il traite bien le peuple, fut la réponse.

« Quelque soit le traitement de cet homme envers mon frère Muhammed (Ibn Abu Bakr), fit remarquer Aisha, je ne peux pas m'empêcher de déclarer que le Messager d'Allah a dit en ma présence :  Ô Allah ! Si un gouverneur est très dur envers son peuple, alors toi aussi, sois dur envers lui. Mais s'il est bon envers son peuple, alors Toi aussi sois bon envers lui. »

Islammedia

 

 

 

 

 

La Question de l'héritage

Le Prophète  n'a laissé aucun bien sous forme d'argent ou de nourriture. En fait, dans sa maison, il n'y avait rien à manger pour le repas du soir où il mourut. Cependant, il possédait quelques jardins. Les revenus de ces terres étaient dépensés pour les besoins publics. D'après la loi de l'héritage, ces terres étaient maintenant la propriété de ses femmes qui avaient l'intention de les réclamer au nouveau chef de l'état. Aïcha les arrêta en disant : « Vous ne vous rappelez pas des paroles du Prophète ? Il a clairement dit que tout ce qu'il laisse derrière appartiendrait au peuple en général et à aucun individu en particulier ! »

La mort du père de Aisha

Abu Bakr fut Calife pour un peu plus de deux ans. Pendant les derniers moments de sa maladie, Aïcha s'asseyait à son chevet. Il lui avait donné quelques biens. Maintenant qu'il allait quitter ce monde, il pensa à ses autres enfants. Il dit à Aïcha :

« Aïcha, céderais-tu ces biens à tes plus jeunes frères et soeurs ? »

Aïcha accepta promptement. Il demanda ensuite :

« Combien de pièces de tissu le linceul du Prophète avait il ?
- Trois morceaux de tissu blanc,
 répondit Aïcha.
- Et quel jour est il mort ?
- Lundi !
- Quel jour est-ce aujourd'hui ?
- Lundi !
- Je vais aussi quitter ce monde d'ici ce soir. »


Le Calife regarda alors le drap qui le recouvrait. Il avait quelques tâches.

« Nettoie-le, dit-il, et apporte deux autres pièces. Les trois suffiront pour couvrir mon corps !
- Mais ce drap est usé, père,
 protesta Aïcha.
- Les vivants ont plus besoin de vêtements neufs qu'un mort, répondit le Calife. »

Le soir même, Abu Bakr mourut et fut enterré au côté du Prophète.

Aïcha offre sa place à Omar

Quand Omar, second Cailfe, était couché, blessé mortellement, il envoya son fils Abdullah, prier Aïcha de le laisser être enterré au côté de ses deux illustres Compagnons. Abdullah trouva Aïcha en pleurs. En réponse au message du Calife mourant, elle dit :

« Je voulais que ma tombe soit là. Mais je préfère Omar à moi même ! »

Omar fut alors enterré dans la chambre de Aïcha. Son rêve s'était totalement réalisé. Les trois lunes étaient descendues dans sa chambre.

L'assassinat d'Uthman

Aïcha, comme la plupart des Compagnons, n'était pas d'accord sur quelques points politiques d'Uthman. Mais elle était contre la violence. Oushtar Nakhi, un rebelle, lui demanda ce qu'elle pensait du projet d'assassiner Uthman. Elle s'écria avec horreur : « Qu'Allah m'en préserve ! Comment puis-je prendre part à l'assassinat du chef des chefs ? »

Le plus jeune frère de Aïcha, Muhammed, qui fut élevé par Ali, était également un des chefs rebelles. Avant de partir pour le Hadj, Aïcha lui conseilla fortement de l'accompagner à la Mecque, mais il ne l'écouta pas.

Aïcha était sur le chemin de retour à Médine, quand Talha et Zoubeir la rencontrèrent. Tous deux étaient les maris de ses soeurs et des Compagnons d'un haut rang. Ils lui racontèrent le meurtre de sang froid du Calife et du vaste pillage dans Médine. Le remède qu'ils proposèrent était de lever une armée forte qui ramènerait la paix dans le pays. Aïcha fut facilement persuadée et une grande armée se réunit sous le drapeau.

Les Chefs de Banu Umayya, dont la plupart étaient à la Mecque, se joignirent à cette armée. Ceci les permit de passer pour des défenseurs de la vérité et de la justice. Le plan de Aïcha était de marcher sur Médine. Mais ses conseillers pensèrent différemment. Ils la forcèrent de marcher sur Bassora.

La nouvelle que la femme du Prophète  conduisait une armée pour restaurer la paix dans le pays, se répandit très vite. Des hommes venus de près ou de loin, commencèrent à se précipiter dans son armée, afin qu'elle bénéficie d'une grande force.

En marchant, l'armée passa par l'étang d'un village. Les chiens du voisinage commencèrent à aboyer. Quand leur hurlements atteignirent ses oreilles, une prophétie oubliée du Prophète  lui revint soudain à l'esprit. Il y a quelques années, il avait dit un jour, au milieu de ses femmes :

« Je ne sais pas laquelle de vous sera aboyée par les chiens de Joab ! »

« A quel endroit, sommes nous ? » demanda anxieusement Aïcha.

« Joab ! » lui répondit-on.

« Alors, je dois revenir sur mes pas, » soupira-t-elle. Talha, Zoubeir et les autres s'opposèrent à elle, mais elle ne voulait pas faire un pas de plus. L'armée fit halte. A la fin, ses conseiller eurent le dessus, et elle continua sa marche à contre coeur.

Entrée dans Bassora

Outhman Ibn Hounayf, le Gouverneur de Bassora, envoya une délégation à Aïcha, pour savoir le but de sa campagne. Aïcha fit un discours tellement animé devant la délégation, qu'un membre de la délégation se joignit à elle. Cependant, le Gouverneur décida de faire son devoir. Il sortit avec une armée pour arrêter l'entrée de Aïcha dans la ville.

Les deux armées se tinrent face à face. Talha et Zoubeir sortirent et abordèrent l'armée du Gouverneur, ce qui produisit un vacarme. Voyant cela, Aïcha s'avança. Il y avait une telle dignité dans ses paroles qu'il y eut aussitôt un silence de part et d'autre. Elle termina son discours avec ses mots : « Oui, écoutez attentivement ! Ce que vous devriez faire maintenant et qu'il serait peu convenable d'ignorer, c'est d'arrêter les assassins d'Outhman et de mettre en vigueur les commandements d'Allah ! »

L'effet fut spectaculaire. On criait : « Oui, elle a raison ! Elle a parfaitement raison. » En très peu de temps la moitié de l'armée du Gouverneur se joignit à celle de Aïcha.

Le Gouverneur, cependant, refusa d'abandonner. Pendant trois jours, les deux armées se tinrent face à face. Au troisième jour, on décida d'envoyer un homme à Médine pour savoir si Talha et Zubeir avaient fait serment d'allégeance à Ali de leur propre gré ou sous la pression. Dans le premier cas, l'armée de Aïcha devrait retourner. Dans le second, le Gouverneur remettrait la ville à Aïcha.

Kaab Ibn Thaur, le juge de Bassora, fut choisi pour aller à Médine pour connaître les faits réels. Kaab arriva à Médine un vendredi. Après la prière du vendredi, il se leva dans la mosquée et s'écria : « Dites moi, Ô peuple ! Talha et Zoubeir ont-il fait serment d'allégeance de leur propre gré ou sous la pression ? » Tout le monde se tut mais Ossama se leva et dit : « Par Allah ! Ils le firent sous la pression ! »

Kaab transmit la réponse. Entre temps, le Gouverneur avait reçu des ordres d'Ali de ne pas remettre la ville. Il obéit aux ordres du Calife. Dans la bataille qui suivit, le Gouverneur fut renversé. Aïcha entra dans Bassora. Ceux qui avaient pris part dans la révolte contre Outhman furent tués. Cependant, un des chefs put s'échapper car des centaines de ses hommes armés, étaient venus le défendre. L'armée de Aïcha ne réussit pas à mettre la main sur lui.

La Bataille du Chameau

Ali fut profondément bouleversé par la nouvelle que Bassora était tombée aux mains de Aïcha. Il se rappela alors une parole du Prophète  qui lui avait dit un jour : 
« Quelque chose surviendra entre toi et Aïcha.
- Je serai alors le plus malchanceux des humains !
 s'était exclamé Alî.
- Non, mais quand cela arrivera, fais-la retourner à son lieu de sécurité. »

Ali devait donc apaiser en priorité le confit Iraqien avant de s'occuper de la Syrie. Il demanda de l'aide au Médinois mais la réponse fut maigre. Seulement 700 hommes acceptèrent d'aller avec lui. Beaucoup plus se joignirent à lui en chemin ; de même que 7000 venant de Koufa. Au moment où il arriva à Bassora, il avait 20 000 hommes. Aïcha sortit pour le rencontrer avec une armée de 30 000 hommes.

Pour la première fois dans la brève histoire de l'islam, deux armées musulmanes se tenaient prêtes pour s'affronter. Des parents et des proches étaient opposés les uns aux autres. A la pensée de la lutte à venir les coeurs des musulmans soucieux saignaient. Zoubeir s'écria avec dégoût : « Hélas ! Après être devenus puissants comme le roc, les musulmans sont maintenant prêt à briser leur propre pouvoir ! »

Des musulmans soucieux priaient dans leurs coeurs afin que le choc soit évité. Un chef très influent poussa Ali vers des pourparlers de paix. Ali apprécia la demande. L'homme alla ensuite à l'autre camp. Aïcha, Talha et Zoubair expliquèrent que leur seul but était de punir les assassins d'Outhman et de tout faire rentrer dans l'ordre.

A cela, l'homme répondit : « Mère des fidèles ! Réfléchissez attentivement à la situation. Afin de punir 500 personnes, vous verserez le sang de 5000. Les familles de ces 5000 personnes vont prendre alors leur revanche. Dans ces conditions, comment les choses vont elles rentrer dans l'ordre ? »

L'argument rendit Aisha et ses conseillers silencieux. Ils étaient tous d'accord pour faire la paix avec Ali. La nouvelle contenta Ali. Cette déclaration se dit entendre de l'armée du Calife.« Personne ne doit penser à la guerre. Demain, nous allons arranger la situation paisiblement. Ceux qui sont, en quelque façon, impliqués dans l'assassinat d'Outhman doivent se séparer de nous ! »

Cette déclaration mit une bonne partie de l'armée de Ali, mal à l'aise. C'étaient ceux qui avaient pris part dans la révolte contre Outhman. Ils avaient l'espoir que dans le camp d'Ali, ils seraient saufs. Cet espoir semblait s'envoler. Leur seule chance était de précipiter la lutte. Ils étaient décidés de ne pas la laisser s'envoler.

La nuit arriva et les hommes des deux camps dormaient mais les assassins d'Outhman étaient occupés à préparer une attaque surprise. Un peu avant l'aube, ils attaquèrent l'armée de Aïcha. Il y eut une ruée soudaine sur les armes, des deux côtés. Chaque camp accusait l'autre de trahison. Ali essaya en vain de retenir ses hommes mais la bataille était trop poussée.

Kaab, le juge de Bassora, était du côté de Aisha. Il vint à elle et dit : « Mère des fidèles ! Si vous montez votre chameau et que vous alliez dans la bataille, la scène pourrait inciter l'autre camp à faire la paix ! »

Elle s'assit sur son chameau et se dirigea droit en pleine bataille. Ali fit un essai de dernière minute pour la paix. Il se tint en face de son armée et aperçut Zoubeir. Les deux chefs se tinrent si près l'un de l'autre que les cous de leur chevaux se touchaient.

« Zoubeir, dit Ali. As-tu oublié que le Prophète a dit un jour que tu lutteras contre moi pour une raison injuste ? » Zoubeïr, se souvenant de ces propos du Prophète , réalisa son erreur. Il abandonne le combat et quitte le champ de bataille. Sur son chemin vers Médine, il est tué par un ennemi alors qu'il priait.

Talha veut également, à un moment donné, interrompre la lutte. Mais il est blessé par une flèche; on le ramène, suite à sa demande, à Bassora, où il meurt.

Voyant les musulmans s'entretuer, Aïcha demanda à Kaab, le juge de Bassora, d'appeler Ali au livre d'Allah. Il ouvrit le Qur'an et le mit entre les deux armées. Mais avant qu'il ne pût réciter un verset, une flèche mit fin à sa vie.

Les hommes de Aïcha se pressèrent autour d'elle comme un solide mur humain et chantaient les vers suivant : « Ô notre Mère ! Ô la meilleure mère que nous connaissons ! Ne voyez vous pas combien de guerriers ont été blessés ainsi que leurs mains et têtes coupées ! »

Pour arrêter la lutte, Ali ordonna à ses hommes de renverser le chameau. En prenant un grand risque, quelques hommes d'Ali passèrent derrière le chameau et coupèrent ses pattes de derrière. Le chameau retomba sur ses pattes de devant, descendant ainsi Aisha. La lutte s'arrêta alors. Le frère de Aïcha, Muhammed qui combattait du côté d'Ali se précipita vers sa soeur et lui tendit la main pour se relever.

« Quelle main insolente, est-ce ? demanda Aisha.
- Je suis ton frère, répondit Muhammed. Es tu blessée ?
- Non ! dit elle »

Ali traita Aisha avec le plus grand respect. Elle se reposa quelques jours à Bassora, puis elle fut escortée par son frère Muhammed accompagnée d'une quarantaine de femmes respectables. Ali et son fils Hassan l'accompagnèrent quelques kilomètres. Avant de se quitter, Aisha s'adressa au peuple en disant : « Mes enfants ! Il n'y a pas d'inimitié entre Ali et moi. Je le considère comme un homme bon ! »

« La Mère des croyants a raison, ajouta Ali. Elle est la femme honorée du Prophète dans ce monde et dans l'autre. »

Regret Permanent

De Bassora, Aïcha partit pour la Mecque afin d'accomplir le Pèlerinage. Elle retourna ensuite à Médine, à la porte du Prophète.

Aïcha avait marché vers l'Iraq avec de bonnes intentions. Son but était de rétablir l'ordre et la paix. Maintenant qu'elle avait un certain recul, la mésaventure semblait être la plus grande tragédie de sa vie. Ses deux soeurs et des milliers d'autres musulmanes étaient devenues veuves à cause de sa campagne.

Sans aucun doute avait-elle choisi la mauvaise voie. Aïcha regretta cette malheureuse erreur toute sa vie. A chaque fois que cela lui venait à l'esprit, elle s'exclamait :

« J’aurai du être un arbre ! J'aurais du être une pierre ou un caillou ! J'aurai du être morte ! »

Jusqu'au dernier moment de sa vie, elle déclara qu'elle regrettait d'avoir pris part dans la campagne Irakienne.

Quand elle récitait le Qur'an et spécialement le verset suivant :

« Ô femmes du Prophète, demeurez dans vos demeures...» (Coran, 33. 33)

Elle pleurait tellement que son voile était trempée. Il y avait encore une place dans sa chambre pour une autre tombe, mais avant sa mort, elle laissa une volonté :

« Ne m'enterrez pas aux côtés du Prophète, car j'ai commis une erreur après lui ! »

Ce regret sincère aurait plus que racheté sa triste faute. Aïcha eut le courage moral d'avouer ses erreurs et de s'en sentir sincèrement désolée.


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